Foncier : retour à la normale [par Yann Kerveno]
La Safer Occitanie a présenté son bilan pour l’année 2022. Année marquée par un certain retour à la normale sur le foncier agricole après les années perturbées par la Covid et une certaine tension sur la forêt.
Un peu moins de transactions que les années passées. C’est le constat global dressé par la SAFER Occitanie pour l’année 2022 “Globalement, le marché régional est en léger repli. Le nombre de transactions a reculé de 5 % et les valeurs de 3 %. Par contre, la somme des surfaces échangées a progressé de 4 %” détaillait Christian Roussel, directeur opérationnel de la SAFER lors de la conférence de presse annuelle. Sur l’ensemble de la région, ce sont ainsi 44 000 transactions qui ont été enregistrées en 2022 pour 102 000 ha et une valeur globale de 4,4 milliards d’euros. Ce constat est en particulier valable pour la vigne, avec un recul sensible du nombre de ventes mais une progression nette des surfaces échangées (+ 6 % à 6 700 hectares) et très importante de la valeur, + 40 % à 142 M €. Un bond en avant expliqué par “la vente de quelques grands et prestigieux domaines au cours de l’année dans la région” selon les explications données par Christian Roussel, dont celui de Bellavista en particulier, dans les Pyrénées-Orientales.
Le marché des forêts est aussi très actif, “tiré par les besoins de compensations écologiques des grandes entreprises.” Il aura compté 1 851 ventes pour 16 436 ha (contre 12 635 en 2021) et une augmentation très notable de la valeur, 139 M € contre 86,6 M € un an auparavant.
Retour à la normale pour l’immobilier rural
Pour les terres et prés, le nombre de ventes est en léger recul (- 0,6 %) à 5 615 transactions, mais tant la surface (17 229 ha + 0,9 %) que la valeur (134,5 M € + 3,5 %) progressent, ainsi que le prix moyen à l’hectare qui passe de 7 606 € en 2021 à 7 803 € en 2022. Les terres les plus chères, plus de 10 000 € l’hectare, sont toujours concentrées sur la façade méditerranéenne. L’autre tendance notable, c’est le recul du marché lié à l’urbanisation. Il est passé 6 848 ha en 2021 à 4 401 ha l’an passé, dont 1 077 hectares au profit des collectivités. Le marché des maisons à la campagne revient, lui, à des proportions plus habituelles en 2022, après le boom de la demande liée à la Covid et à ce que certains ont pu appeler un “exode urbain”. La valeur globale recule de 10 % à 2,37 milliards d’euros (contre 2,6 milliards en 2021) mais reste largement supérieure aux valeurs “pré-Covid” quand elles ne franchissaient pas la barre des deux milliards. Le nombre de ventes a reculé de 16 %, revenant presque au niveau de ce qu’il était en 2020. Une tendance qui “devrait se poursuivre” selon Christian Roussel “à cause des difficultés de financement et de la hausse des taux d’intérêts. Les notaires nous ont appris que la moitié des transactions engagées échoue ces derniers mois, en raison des ces obstacles…”
Stabilité dans les Pyrénées-Orientales
Dans les Pyrénées-Orientales, les prix sont globalement stables. En vigne, l’hectare se négocie autour de 10 000 euros dans le département et autour de 22 000 euros sur la Côte Vermeille, seul secteur où les prix ont progressé de 5 % entre 2022 et 2021. Le prix moyen des terres et prairies reste lui aussi stable à 8 470 € dans le département qui a enregistré 690 transactions pour 1 900 hectares échangés. Mais l’écart entre les zones est très important, il va de 12 000 euros l’hectare dans la plaine à 3 600 euros en Vallespir… Sur 44 000 transactions effectuées l’an passé dans la région, 23 000 sont passées par les 13 SAFER de la région pour 2 600 attributions, dont 40 % à destination d’installation et un chiffre d’affaires de 300 M €.