Filière semences : Arterris renforce son dispositif industriel avec son projet OPUS
La coopérative Arterris fait aujourd’hui face à un double enjeu pour sa filière semences : renforcer la sécurité des opérateurs sur les machines outils et intégrer l’arrêt de produits phytosanitaires, tout en adaptant son dispositif industriel aux attentes du marché.
Ainsi, la coopérative vient d’achever la première partie d’un projet d’envergure en deux phases appelé “OPUS” (Optimisation des processus des usines semences) dont les premiers investissements concernent plus particulièrement son usine de Castelnaudary (11), dans l’Aude et le site de Arles (13). Présentation.
OPUS : un projet technologique inédit en Occitanie
La coopérative Arterris est présente sur toute la filière semences, de la recherche et l’obtention de variétés (sorgho et légumes secs), en passant par la multiplication, le tri, le conditionnement, la certification et la mise sur le marché. Son projet “OPUS” répond à la volonté de la coopérative de revoir son dispositif industriel dédié aux semences, en partant du constat des réalités du marché actuelles et en identifiant les attentes des marchés futurs. D’un montant de 14 millions d’euros, ce projet innovant soutenu par la Région Occitanie et la Communauté de Communes Castelnaudary Lauragais Audois, se déroule en deux phases, la première tranche venant d’être livrée et une 2e phase, qui sera opérationnelle en juin 2022. L’objectif du projet étant de créer un modèle économique solide et pérenne.
Les trois implantations industrielles de la coopérative sont concernées : le principal site est celui de Castelnaudary (11) avec une production de 30 000 tonnes/an de semences certifiées, auquel s’ajoutent les usines d’Alzone (11) avec une production de 10 000 t/an de semences certifiées et d’Arles (13) qui produit 10 000 tonnes de semences certifiées.
La première phase d’OPUS, qui vient de s’achever, concerne donc plus particulièrement la reconfiguration de l’usine de Castelnaudary. Tout d’abord, la coopérative a décidé de dédier un bâtiment au traitement et à la conservation des semences bio hybrides.
Le second investissement phare du projet est une nouvelle machine d’enrobage de semences plus éco-responsable, qui permet toujours l’enrobage avec des produits classiques mais aussi et surtout l’utilisation de produits biostimulants, bioprotecteurs. En effet, la recherche et la sélection ne seront pas valorisées si les semences ne germent pas dans le sol, il faut donc protéger la graine pour que la germination arrive à son terme. Cette installation intègre notamment un mécanisme d’enrobage et d’incorporation de précision et sans contact par les opérateurs des solutions de protection.
L’objectif de la coopérative est d’intégrer la forte baisse des produits chimiques et l’intégration des nouvelles solutions bio responsables utilisées dans le procédé d’enrobage.
Enfin, l’usine accueille également une nouvelle chaîne de conditionnement qui tient compte de la pénibilité de la tâche pour les employés, une imprimerie dernière génération pour l’impression de recommandations légales pour les sacs de semences dans le cadre de la certification des semences, ainsi qu’un bâtiment de stockage avec quais d’expédition.
Grâce à ces différents investissements à la pointe de la technologie, Arterris projette d’augmenter prévisionnellement sa productivité de 15 à 20 % sur le process de traitement des semences (selon les espèces), et de 20 à 30 % sur l’activité de conditionnement et de stockage. Le projet a d’ailleurs permis d’embaucher 8 personnes à l’usine de Castelnaudary pour un objectif de 10 recrutements. L’usine affiche un effectif de 35 personnes en période creuse à 190 personnes en période de pointe.
Une deuxième phase de diversification en juin 2022
Pour aller plus loin, la phase 2 du projet OPUS se traduira par la création à Castelnaudary d’une nouvelle ligne dédiée au traitement de la production bio hybrides. Enfin, dans une optique de diversification, Arterris mettra en place à Castelnaudary une solution industrielle graines fragiles pour le colza, du tournesol et du soja semences et pour les légumes secs (lentilles, haricots et pois chiche). “Cette solution est très attendue par nos clients donneurs d’ordre car elle leur permet de nous confier leur génétique en production sur plusieurs espèces et pas seulement le blé dur, moins demandé actuellement, en ayant qu’un seul interlocuteur et sur un seul et même site. Cela nous permet de travailler au même endroit l’ensemble des espèces de la zone de production tout en diminuant les transferts de marchandises inter usines” explique Thierry Gestain, directeur de l’activité semences d’Arterris.
En réinventant son dispositif industriel dédié aux semences, Arterris affiche clairement sa volonté d’optimiser la gestion des flux, tout en prenant en compte l’impact environnemental de l’activité et sa capacité à créer des emplois sur le territoire. Par ailleurs, la multiplication de semences offre des avantages non négligeables aux adhérents de la coopérative en termes de rémunération.
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