Entre 150 et 200 hectares de vignes touchés par la grêle

C’est l’heure des bilans et des déclarations à l’assurance. L’orage du 12 septembre a provoqué de grosses pertes dans les vignes du côté de Ponteilla…

Pour user d’une métaphore rugbystique chère à Roger Couderc, et puisque c’est de saison, on pourrait dire que la cabane est tombée sur le chien. En l’espèce, c’est plutôt l’orage venu réduire un peu plus la peau de chagrin des espoirs des vignerons du département. Au moins deux cellules orageuses différentes ont causé des dégâts mardi soir en fin d’après-midi en plusieurs endroits amenant ici des trombes d’eau et là y ajoutant de la grêle. Premier secteur concerné, en milieu d’après-midi, celui de Rasiguères et Cassagnes, le bas de la vallée de l’Agly et les alentours de Tautavel où Régis Ouguerre confirme quelques dégâts, « de 5 à 30 % sur un petit nombre de parcelles ». « Nous avons une quinzaine d’hectares touchés » ajoute pour sa part David Bleuze, directeur du Cellier de Trémoine, la cave coopérative de Rasiguères. « Sur ces quinze hectares, cinq ont été particulièrement impactés. »

100 mm

Un peu plus loin, ce sont les parcelles de Latour qui ont chargé puis la « route des Mas » dans le bas de la vallée de l’Agly, du Mas Camps au Mas Lavail par exemple, touchés à des degrés divers. Mais l’événement principal surviendra un peu plus tard dans l’après-midi en prenant corps sur les Aspres, mettant à mal le secteur de Trouillas, le vignoble du domaine de la Perdrix et une large bande allant de Trouillas jusqu’à Pollestre, de part et d’autre de la piste cyclable. « Il est tombé près de 100 mm en une beure et demie en plus de la grêle » explique Denis Surjus, vigneron et président de la cave de Ponteilla.

De part et d’autre de la route, les vignes sont déchiquetées, les grappes, peu protégées par la modestie du feuillage liée à la sécheresse, ou les raisins, gisent au sol. Le sol, encore détrempé jeudi après-midi malgré la chaleur, empêche les machines de pénétrer dans les parcelles. Puis l’orage a poursuivi sa route allant semer la désolation dans les parcelles jusqu’à Alenya, Saint-Nazaire, Canet selon Julien Thierry, chef du service viticole de la Chambre d’agriculture qui a fait la tournée des vignes avec les services de la DDTM dès mercredi après-midi.

La faute à pas de chance.

Pour la cave de Ponteilla, ce passage de grêle a un goût plus qu’amer. Une centaine d’hectares touchée, dont un tiers détruit à 100 % selon les premières estimations. Des dégâts importants qui s’ajoutent aussi au domaine de Vézian, au Domaine Lauriga. « Ce qui est rageant, c’est que nous étions partis sur une projection à 28 000 hectolitres cette année, au lieu de 40 000 à cause de la sécheresse. Mais quelques heures avant l’orage, nous avions fait le point en regardant ce que nous avions déjà rentré, nous étions à 35 % de la vendange, soit 12 000 hectolitres, et nous avions révisé un peu à la hausse nos prévisions, jusqu’à 32 000 hectolitres… »

L’orage aura probablement gommé en une heure ce surplus de dernière minute. Dans le secteur la vendange reprendra dès lundi, dès que les sols auront suffisamment ressuyé pour supporter le poids des machines. « Nous avons revu notre plan de marche, affecté différemment les parcelles et nous allons nous concentrer sur les parcelles abîmées. Il faut espérer maintenant que le temps reste clément. Il nous faudrait cinq jours de tramontane à 50 kilomètres par heure pour les raisins touchés puisse cicatriser » espère-t-il. Et empêcher la pourriture de venir altérer la qualité de ce qui reste pendant que les raisins épargnés pourront mûrir un peu plus.

Faire des photos !

L’heure est donc aux constats et aux assurances. « Il faut que les vignerons concernés prennent contact avec leur assureur, même s’ils l’ont déjà fait pour les précédents passages de grêle de l’année » rappelle Julien Thierry. « Et aussi, qu’ils pensent impérativement à faire des photos des dégâts en attendant le passage des experts, cela peut aider à monter les dossiers comme on l’a vu l’an dernier ! » Au total, ce sont probablement entre 150 et 200 hectares de vignes qui auront été touchés ce 12 septembre dans les Pyrénées-Orientales. Pour le reste, l’eau aura fait du bien, il est tombé de 20 à plus de 100 mm selon les zones.

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