Élevage : les nouvelles ambitions de “La Catalane” [par Yann Kerveno]

Olivier Gaurenne est le nouveau président de la Coopérative Catalane des Éleveurs et porte une ambition nouvelle pour la coop. Consolidation de Transhumancia, extension de l’aire de reconnaissance, meilleure rémunération des éleveurs… Les chantiers ne manquent pas.

Âgé de 53 ans, double actif, Olivier Gaurenne est aussi moniteur de ski et directeur de l’école de ski de Font-Romeu. Il n’était pas forcément prédestiné à devenir un jour président de la Coopérative des éleveurs des Pyrénées-Orientales. “Quand Tony Baurès a démissionné avant l’assemblée générale du début d’été, il a fallu trouver quelqu’un pour assumer cette tâche, même si je n’étais membre du Conseil que depuis deux ans seulement.”
Son parcours lui aura donné les outils, une maîtrise en aménagement du territoire, un passage par une école de commerce… Mais pourquoi l’élevage alors ? “Il y a deux raisons, la première, c’est la passion pour ce métier que j’ai découvert à 26 ans, au point de passer un BPREA et de m’installer en 2001, mais aussi l’envie de rester ici, en Cerdagne. C’était un bon moyen” sourit-il. Aujourd’hui, il est à la tête d’un troupeau de 60 mères limousines sur 160 hectares de prairie, il préside également les groupements pastoraux de Saint-Pierre dels Forcats, où il est installé, et celui de Planès.

Ambitions

Il entend bien apporter un regain d’ambition à la coopérative. “En gros, nous travaillons depuis cet été sur trois axes qui seront présentés, à partir du mois d’octobre, aux éleveurs des différentes petites régions du département. Le premier axe, c’est parvenir à mieux rémunérer les coopérateurs. Le second, c’est de développer Transhumancia, en faire l’outil dont nous avons besoin pour faire reconnaître la qualité de nos productions sur les marchés, nous allons recruter un chargé de communication spécialement affecté à cette tâche. Cette marque doit être mieux reconnue par les consommateurs et doit aussi faire la fierté des éleveurs parce que c’est leur travail qu’elle met en valeur.”

L’Ariège

Le troisième axe, celui qui fera certainement le plus jaser, c’est l’extension du périmètre de reconnaissance de la coopérative dans le département voisin de l’Ariège. Pourquoi ? Pour en finir avec l’hypocrisie qui prévaut depuis trop longtemps résume-t-il. “Un peu plus de la moitié de nos apports proviennent d’Ariège, d’éleveurs chez qui nous achetons des bêtes…”
Et puis, il y a cette autre raison, sous-jacente… “Nous devons faire face à l’effondrement du nombre de vaches, c’est très régulier, 3 à 4 % par an. Il serait dangereux pour la coopérative qu’elle reste là, à danser sur un seul pied, alors qu’elle peut en avoir deux” ajoute-t-il. “Si nous voulons peser, un peu, en volume, auprès de la maison Guasch à Perpignan, notre principal client, nous ne pouvons pas faire autrement… En plus, les éleveurs ariégeois arrivent à produire en contre-saison par rapport à nous, ils peuvent nous amener des veaux à l’automne quand nous n’en avons pas, et nous fournissent en vaches grasses toute l’année.”

Aliment, génétique…

D’autres chantiers qui échappent à ces axes stratégiques sont également ouverts du côté de l’aliment. “Nous allons positionner la coopérative comme interlocuteur auprès des fournisseurs, ils sont au moins deux, afin de négocier un tarif garanti auquel les éleveurs auront accès directement, la coop ne fera pas l’intermédiaire commercial.” Un travail d’accompagnement sur la question de la génétique sera également mené pour aller en particulier chercher de la conformation. “Nous allons aider les éleveurs qui ne sont pas forcément intéressés par cet aspect de leur travail à progresser dans ce domaine. Nous sommes dans un département atypique, avec plusieurs races, 50 % d’Aubrac, 30 % de Gasconne et le reste principalement en Limousine et Blonde d’Aquitaine, des contextes et des environnements complètement différents, de la Cerdagne au bas Conflent en passant par les Fenouillèdes, le Capcir et le Vallespir. L’idée, là, c’est que la coopérative donne les moyens à tous les éleveurs pour qu’ils soient en mesure de répondre à la demande des consommateurs…”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *