De la décomposition de notre société [par Dorothée Boyer Paillard]

Je me suis souvent interrogée sur la nature humaine, tentant de comprendre quelles sont les raisons qui poussent des enfants humainement ouverts, agréables et aimables à devenir de fieffés menteurs, tricheurs, corrupteurs et corrompus, tartufes et imposteurs. La nature humaine ? Une force extérieure à la volonté de l’Homme ?

Actuellement, il ne fait pas bon d’être un honnête citoyen, puisque le crime paye bien plus que l’honnêteté et la bienveillance. Bon nombre des intrigues étatiques, politiques ou encore industrielles nous démontrent que la justice, ce principe moral de faire ce qui est juste, vertueux ou encore conforme au droit, n’est pas de mise en ce bas monde.
L’intérêt général, que ce soit celui de l’État, celui des collectivités, d’une entreprise, coopératives ou associations ne semble plus être entendu comme principe sociétal. Soit la bêtise a gangréné les humains, soit ils n’ont jamais eu une once d’intelligence. En même temps, les gens ne pensent qu’à se mettre en valeur sur les réseaux sociaux leur “super life trop au top du sommet de l’univers que tu peux même pas comprendre tellement c’est trop super”.

Seuls…

Et pourtant, les coulisses nous révèlent leur solitude, leurs regrets et remords, leur isolement, le gouffre infâme dans lequel certaines âmes ont pu sombrer, la corruption dans laquelle ils s’engloutissent avec délectation pour d’autres, leur égoïsme cru et leur intellect miséreux, leur vie dans les bas-fonds.
Je ne sais pas ce qui guide notre société actuelle. C’est la course à qui mieux mieux qui arpentera les tréfonds de la médiocrité. Elle nous mène jusqu’à des guerres certaines, jusqu’à la souffrance des humains, dissimulant les pires atrocités, celles surtout contre les enfants. Cette perversion sociétale s’enrichit à l’indécence sur le dos de ceux qui doivent être protégés et glorifie l’inversion des normes.

Et pourtant, une chose nous relie tous, la mort. Celle qui viendra nous frapper dans notre trépidante vie et face à laquelle nous serons seuls. Seuls, c’est le mot, seuls face à elle, face à nos péchés, notre putréfaction, nos errements. Irrémédiablement seuls. Bouffés par les asticots, qui se délecteront de notre putrescence. Le goût est-il le même pour les Hommes vertueux ou vicieux ? Les vers, sucent-ils une partie de l’âme des défunts en même temps que la chair ? En ce cas, je plains ceux qui se régaleront des âmes viles.
Le droit justifie toutes les atrocités possibles. Il suffit juste que cela soit voté démocratiquement ou non, mais inscrit dans un marbre poreux et que la somnolence jusqu’à l’engourdissement ait tellement vicié la raison qu’il ne puisse plus être moral de s’y opposer.

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