David Drilles – Ligne haute tension : “C’est au ministre de prendre un arbitrage national” [par Yann Kerveno]

Le patron du Syndicat des vignerons des Pyrénées-Orientales fait le point sur les dossiers chauds de la vallée de l’Agly.

Où en est-on précisément sur le dossier de la THT, les soutiens semblent aujourd’hui nombreux pour demander à RTE de changer son fusil d’épaule ?
Oui, avec le Syndicat des vignerons nous avons travaillé pour mettre tout le monde autour de la table et constituer un bloc de refus contre ce projet qui viendrait dénaturer nos paysages. Et il n’est pas le seul puisqu’il ne faut pas oublier le projet de construction d’une centrale d’enrobés à Cases de Pène et le projet de prison à Rivesaltes. Cela fait une magnifique porte d’entrée dans notre département vous ne trouvez pas ?
Mais revenons à la ligne électrique. Il faut que RTE comprenne qu’entre 2014, année du début du projet et 2022, les choses ont complètement changé, ce que les gens acceptaient il y a huit ans n’est plus acceptable aujourd’hui en l’état, j’en veux pour preuve, par exemple, la bascule vers le bio qui s’est opérée depuis cinq ans, vous vous rendez compte ? Donc, nous sommes parvenus à mobiliser la classe politique, les quatre députés, les deux sénateurs, nous avons l’appui de Perpignan Méditerranée, de la Communauté de communes du pays de l’Agly, nous attendons aussi une lettre du Département… Maintenant, c’est au ministre de trancher, c’est à lui de rendre un arbitrage national parce que nous sommes bien conscients que le préfet ne pourra pas prendre la décision d’arrêter le projet.

Vous avez évoqué le projet de centrale d’enrobés, où en est-on justement ?
Il semble que cela soit en stand-by pour le moment et c’est une bonne chose. On ne pouvait pas imaginer que cette usine soit construite, amène 1 000 camions de plus sur la route et amène une pollution visuelle et olfactive qui aurait gêné tout le monde, y compris la cave de Cases de Pène qui organise très régulièrement des événements prisés.

Et la prison ?
La construction de la prison est aujourd’hui inéluctable, même si l’emprise du site a été légèrement décalée. L’heure est à la négociation des compensations et du nom. Cette prison, une des quinze nouvelles qui se construisent en France, ne doit pas s’appeler, ne peut pas s’appeler Rivesaltes, au risque que son image entache celle de la production viticole phare du département !

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