Dans l’Aude, la viticulture sous tension [par Yann Kerveno]
Le syndicat des vignerons de l’Aude, présidé par Frédéric Rouannet, et la fédération des caves coopératives, emmenée par Ludovic Roux, ont alerté la presse vendredi 8 avril sur l’extrême tension à l’œuvre dans le secteur viticole audois.
“Nous avons déjà fait deux manifestations et nos adhérents en redemandent tant le ras-le-bol est profond” témoigne Ludovic Roux, joint par téléphone la semaine passée. Les syndicalistes avaient deux messages à faire passer. “Le premier c’est que nous sommes fatigués d’être surcontrôlés, il faut que l’État relâche un peu la pression sur les vignerons, pour les contrôles PAC, FranceAgriMer, DDTM et inspection du travail pour les coopératives… Il n’est pas question de nous affranchir de la loi, mais il faut noter que 95 % des contrôles se passent bien, alors qu’on nous fasse un peu confiance et qu’on laisse nos équipes et nos directeurs en particulier travailler à la production ! Nous demandons aussi, compte tenu du contexte, que la DREAL assouplisse les calendriers qu’elle pose suite aux contrôles. Parce que chaque fois qu’il y a une mise aux normes à faire, c’est vite 100 000 ou 200 000 euros. Je le répète, nous ne sommes pas contre les contrôles, mais parfois cela frise le harcèlement. Et en ce moment nous avons surtout besoin de sérénité.”
Si ce premier message est un peu intemporel, le second est directement lié à l’actualité… “Nous sommes confrontés, juste après la Covid, à une seconde épreuve avec la guerre en Ukraine et ce qui en découle, l’augmentation du prix des intrants, des matières sèches, des engrais. Et ce n’est pas uniquement une question de prix, c’est aussi une question de possibilité d’approvisionnement” explique le vigneron de Talairan. “Il va falloir nous aider, mais vu comment cela s’est passé pour le gel, on attend de voir…”