Communauté urbaine de Perpignan : mise en place de la ZFE-m, assurément mais à tâtons… [par Thierry Masdéu]

Dans le cadre de la loi “Climat & Résilience” du 22 août 2021, qui a pour objectif d’accélérer la transition écologique dans notre quotidien, la mise en place des zones à faibles émissions mobilités (ZFE-m) fait toujours débat.

Issue des travaux de la Convention citoyenne pour le climat du 4 octobre 2019, cette mesure vise à exclure des agglomérations de plus de 150 000 habitants la circulation des véhicules les plus polluants. Son fonctionnement, qui repose sur les catégories de vignettes Crit’Air (voir grille des classements) apposées sur les pare-brises, permet d’identifier le niveau d’émission de contaminants pour chaque véhicule. Un classement qui restreint la circulation dans certaines zones urbaines, soit de façon permanente, soit durant une période donnée (heures, jours, semaines, etc.). Dispositif à la charge des collectivités territoriales, onze grandes métropoles l’ont déjà progressivement mis en place comme celles du Grand Paris, de Lyon, d’Aix-Marseille-Provence, Nice-Côte d’Azur, Toulouse, Montpellier-Méditerranée, etc. Au total, 43 agglomérations seront concernées, dont celle de Perpignan Méditerranée qui n’échappera pas à la règle et devra être définie d’ici le 31 décembre 2024.

Une échéance qui arrive à grand pas, ponctuée de plusieurs étapes, comme le relatait dans la dernière parution du magazine trimestriel “L’Agglo” de Perpignan Méditerranée Métropole, le vice-président, Marc Médina. “La loi précise que nous devons construire le projet de la ZFE d’ici juin 2024, avant de le soumettre à la consultation de nos concitoyens pour recueillir leurs avis, le finaliser, puis le porter devant le conseil communautaire et enfin le soumettre à la signature du préfet pour, finalement, le mettre en œuvre au 1^er janvier 2025.” Un calendrier de négociations auquel cet élu, délégué au développement durable, transition énergétique, plan climat-air-énergie territorial et énergies renouvelables, souhaite associer la panoplie de mesures en cours, comme les aménagements urbains ou encore les transports communs hybrides et électriques.

Des critères et un périmètre

Autant d’argumentations dans la balance pour minimiser l’impact de la future ZFE-m, apaiser la pression sociale et satisfaire les acteurs économiques. “À ce jour, l’avancement du projet ne nous permet pas d’affirmer le type de véhicule qui sera interdit à la circulation, ni dans quel périmètre… Il est également important de noter que la concertation est un élément clé de cette démarche et nous continuerons à travailler en collaboration avec nos concitoyens et avec les différents acteurs du territoire pour arriver à une solution qui répondra aux besoins de tous.”

Même si l’Agglo se défend d’agir librement et sans contrainte, les seuils actuels de pollutions réglementaires sont, selon les données “Atmo”, souvent dépassées. Comme celui du dioxyde d’azote (NO₂), dont les valeurs de concentrations moyennes annuelles doivent être inferieures ou égales à 10 microgrammes par m³ (voir graphique Atmo Occitanie sur la qualité de l’air).

Des critères qui, dans l’état actuel des données, dessineraient un périmètre de ZFE-m sur la Communauté urbaine de Perpignan en incluant les principaux axes de circulation (boulevards, tronçons d’autoroute), ainsi que certaines zones de quatorze communes voisines. Un schéma destiné à l’amélioration de l’air respirable qui, dans l’hypothèse d’une prohibition la moins restrictive, ne devrait concerner (sauf dérogation), que les véhicules identifiés avec les vignettes Crit’Air 4 et 5. Une interdiction de circuler qui sera passible d’amendes et notamment automatisées à l’aide de la mise en place de radars à reconnaissances de plaques d’immatriculation. À suivre…