Ce qu’il faut retenir cette semaine [par Yann Kerveno]
La Têt à l’envers (et pas que)
L’idée est un peu née au printemps dernier, quand de lourdes menaces pesaient sur l’irrigation estivale. On marchait sur la Têt sur les rives du lac de Vinça alors vide, on était en avril. Les Jeunes agriculteurs des Pyrénées-Orientales ont choisi cette semaine de novembre, semaine de mobilisation régionale avant la manifestation de Narbonne du 25 novembre, pour, à leur tour, mettre les panneaux la tête à l’envers. Au cours des nuits de mardi à mercredi puis de mercredi à jeudi, de nombreuses communes ont ainsi trouvé dès potron-minet leurs panneaux à l’envers. Et pour compléter le dispositif, des mannequins de paille furent également accrochés ici ou là, la tête à l’envers.
“Nous avons attendu les annonces du ministre avant de rejoindre cette action” explique Pierre Hylari, président des JA66. “Mais aujourd’hui, nous n’avons plus le temps d’attendre. Nous voulons dire et rappeler que nous ne sommes pas contre la transition écologique mais que nous ne pouvons pas la faire sous pression, surtout dans le contexte économique du moment. Cela tourne autour de la question de l’eau naturellement. L’État et l’Agence de l’eau semblent en avoir fait un élément de spéculation, ils voudraient qu’on en consomme moins en nous faisant payer plus cher !”
Attention, tours d’eau !
Ce n’est pas parce que la saison d’irrigation a pris fin que la situation se détend. C’est en substance ce qu’a rappelé la Chambre d’agriculture aux agriculteurs de la vallée de la Têt dans un message d’information. Rappelant que le bassin est toujours soumis aux restrictions en vigueur, c’est 1,7 mètre cube que les 11 canaux de l’aval de la Têt doivent se partager en respectant scrupuleusement les tours d’eau en place.
Priorité est par ailleurs donnée, deux jours par semaine, mercredi et jeudi, aux canaux de Perpignan et de Thuir qui servent à réalimenter autant que faire se peut la retenue de Villeneuve-la-Raho encore au plus bas. Appel est donc fait à ne pas manipuler les vannes de ces deux canaux ces deux jours-là.
Aide MSA
Les deux millions d’euros débloqués par la Caisse nationale de la MSA dans le cadre de la sécheresse ne se transformeront pas en monnaie sonnante et trébuchante dans les trésoreries. Il s’agit d’une prise en charge des cotisations exploitants. Elle s’appliquera dès cette fin d’année pour les exploitations qui auront été en difficulté pour régler leurs cotisations 2023 et fin 2024 pour les exploitations à jour de leurs cotisations.
Erratum
Dans la longue interview que nous a accordée Ludovic Roux la semaine passée, nous lui faisons dire “ce qui prévalait hier, baisser les prix pour faire repartir les prix ne fonctionne de toute façon plus.” Nos lecteurs attentifs auront rectifié d’eux-même, il s’agissait de comprendre “baisser les prix pour faire repartir les marchés ne fonctionne de toute façon plus.”
