Parce que rien n’est jamais simple (sem. 2023-48) [par Yann Kerveno]

Urgence

S’il ne pleut pas ici, ce n’est guère mieux de l’autre côté des Albères. Il y a quelques semaines, nous avions dans ces colonnes souligné les inquiétudes catalanes quant à l’approvisionnement des zones urbaines en eau potable. Les prévisions se sont révélées justes. C’est aujourd’hui quasi toute la façade orientale de la Catalogne, agglomération de Barcelone comprise, qui est concernée par les dispositifs de restrictions. L’état d’urgence est même entré en vigueur sur le flanc Sud des Albères et de pré-urgence pour les bassins du Ter et du Llobregat, c’est-à-dire la frange côtière englobant l’agglomération barcelonaise.
Avec une diminution du quota d’eau de 230 à 210 litres par personne et par jour, une limitation à 40 % des besoins en agriculture, 30 % en élevage et 15 % pour l’industrie. Les fournisseurs d’eau potable travaillent aussi à une diminution de la pression dans les réseaux pour faire baisser la consommation et éviter les coupures… Six millions d’habitants sont concernés.

OGM

Aux États-Unis, les OGM (coton, maïs ou soja) sont devenus banals. Une étude récente du ministère de l’Agriculture américain montre que les OGM ont largement conquis les champs, qu’ils soient conçus pour résister aux herbicides (comme le glyphosate, entre autres), aux insectes ou aux deux combinés. En 2023, 90 % des maïs, soja et coton plantés aux États-Unis l’ont été avec des variétés OGM.

Cela n’aura pas traîné

Quelques jours après la décision de la Commission européenne, lâchée par les États membres de l’Union, de renouveler l’autorisation d’utilisation du glyphosate pour dix années supplémentaires, un collectif d’associations environnementales, (Pesticide Action Network, Générations Futures…), a annoncé son intention de porter l’affaire devant la justice européenne. Cette action devrait être doublée d’une seconde, menée de son côté par une coalition de 80 associations qui luttent contre les pesticides jugés dangereux pour l’environnement, Secret Toxique.

Chimère

L’affaire a fait quelques bruits voici une quinzaine, une société tchèque, Bene Meat, annonçait être la première à bénéficier d’une autorisation de produire et commercialiser de la viande de synthèse en Europe. Pour qui suit un peu le dossier, il était étonnant que cette entreprise, jamais vraiment apparue dans les radars, puisse doubler les pionniers du secteur, Mosa Meat en particulier. En fait, quand on regarde de près, l’entreprise entend produire de la viande de synthèse à destination du secteur de l’alimentation animale. C’est là qu’est le loup. En clamant qu’elle avait obtenu l’agrément de la commission européenne, elle allait un peu plus loin que la réalité (dans l’objectif de la tordre ?). En effet, les ingrédients destinés à l’alimentation animale ne relèvent pas du même règlement que ceux destinés à l’alimentation humaine et n’ont pas besoin d’approbation, mais juste d’une inscription au registre des ingrédients…

Gamelle

La production argentine de céréales, dont le pays est un important acteur du marché mondial, va connaître cette année un recul très net de 40 %. La sécheresse aura coûté la bagatelle de 50 millions de tonnes. Les répercussions économiques seront importantes pour le pays à qui il manquera 4,1 milliards de dollars de taxes d’exportations, soit un recul de 57 % par rapport à l’année précédente.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *