Bois sec, bois mort ? [par Yann Kerveno]

La forêt des Pyrénées-Orientales a souffert de la sécheresse estivale. Les signes sont patents mais il est trop tôt pour faire un bilan.

Quand on travaille avec les arbres, il faut savoir faire preuve de patience. Et cette année, les propriétaires de forêt vont devoir en user avant de connaître l’étendue des dégâts causés par la sécheresse 2022. “Nous avons plusieurs motifs d’inquiétude cette année” confirme Bruno Mariton, technicien du Centre régional de la propriété forestière des Pyrénées-Orientales. “En plaine, les signes de dépérissement sont très visibles, en particulier sur les chênes verts et les chênes pubescents. En zone de montagne, les dépérissements peuvent se constater sur les populations de pins sylvestres” détaille-t-il. “C’est un peu inquiétant parce que ce ne sont pas des essences qui souffrent habituellement.”

Les zones les plus touchées dans les massifs sont en particulier les zones de crêtes où la couche de terre est très mince. Pour autant, il faudra attendre le printemps prochain pour mesurer l’ampleur des dégâts. “Ce qui a fait le plus mal, ce sont les 15 jours d’intense chaleur de début août. Jusque-là, tout allait correctement. Ce qui nous a surpris par contre, c’est la bonne résistance des chênes-lièges à la fois à la chaleur mais aussi à la sécheresse.”

Pour autant, pour les propriétaires forestiers, il est urgent d’attendre, conseille Bruno Mariton. Les arbres, comme toutes les plantes, réagissent au stress hydrique en fermant les stomates des feuilles pour faire cesser l’évapotranspiration et assurer ainsi leur survie. D’où les couleurs automnales visibles dans les forêts depuis quelques semaines. “Mais il ne faut surtout pas couper pour le moment et laisser passer l’hiver. Le printemps permettra de faire le tri entre ce qui n’a pas survécu et le reste.” Quant à la garrigue, elle a aussi beaucoup souffert cet été, cistes et ajoncs n’ont pas résisté et présentent déjà un risque potentiel important en fournissant beaucoup de matières sèches aux incendies de l’année prochaine.

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