Ailleurs, dans les vignes du monde… [par Yann Kerveno]

Volumes incertains mais stocks importants

Il est encore trop tôt pour savoir si la vague de chaleur de juillet aura un impact important sur la production viticole espagnole, fait remarquer le broker Ciatti dans la dernière livraison de son état du monde viticole. Toutefois, l’entreprise signale qu’en raison de l’explosion des coûts de production, une partie de la production a pu arbitrer en restreignant l’irrigation tandis que des dégâts sont aussi possibles sur les vignobles conduits en sec. Pour autant, le pays conserve des stocks importants en rouge “à des prix très compétitifs et négociables si les retiraisons sont rapides”. En Italie, sécheresse et vague de chaleur rendent également les prévisions de récoltes aléatoires, mais c’est aussi la pression inflationniste sur certains marchés clés du pays qui inquiète en provoquant un ralentissement de la demande.

Faire du neuf avec du vieux

Le catalan Torres a dévoilé son premier vin issu d’un cépage préphylloxérique, pirene. Une toute petite production, 1 241 cols (45 €) mais la concrétisation de quarante années de patience et de récupération et restauration de cépages perdus. C’est le quatrième vin de ce type que la bodega familiale met en marché après Grans Murralles (cépages garro et querol), Clos Ancestral (moneu, ull de llebre et grenache) et Forcada (cépage forcada). Le vignoble a été planté à Tremp, à 950 mètres d’altitude et selon Miguel Torres Maczassek, le cépage pirene, qui donne son nom à la cuvée, est “suffisamment rustique pour absorber le changement climatique tout en possédant de grandes qualités organoleptiques.” L’entreprise catalane a aussi annoncé, tout début juillet, l’acquisition d’une nouvelle winery en Galice, dans la province de Pontevredra en Rias Baixas, pour développer sa production d’Albariño où elle possède 20 hectares de vignobles.

Du light partout

Alors c’est vrai, il est difficile de trouver des bouteilles cette année, mais cette tension ne doit pas évacuer un autre sujet, les bouteilles en verre pèsent lourdement dans le bilan carbone des producteurs de vin. Dans la Napa Valley californienne, on a pris le sujet au sérieux et certaines winery ont des résultats à présenter, comme le raconte le site Napavalley.wine. C’est le cas de Spottswoode Estate Vineyard and Winery qui annonce avoir abattu ses émissions de carbone de 25 tonnes en passant d’une bouteille à 798 grammes à une autre, plus légère, 564 grammes seulement.
Dans cette entreprise, l’emballage et le conditionnement comptent pour 20 % de l’empreinte et le transport pour 30 %. Ce qui est plus faible que ce qui est généralement admis puisqu’en moyenne ces deux postes représentent 68 % des émissions des entreprises du secteur, la vigne 15 % et la vinification 17 %. Autre expérience, celle de Honig Vineyard qui a réduit le poids des bouteilles employées de 48 grammes. Ce qui permet de charger 7 % de bouteilles en plus dans un camion et de faire des économies, les bouteilles les plus légères étant aussi… moins chères.

Penfolds fait un test en Chine

Ce n’est que le début d’une peut-être longue histoire. L’Australien Treasury Wine Estate (TWE), numéro un mondial du vin, a annoncé mettre en marché en Chine un Penfolds, sa marque iconique, conçu avec des raisins chinois. Du cabernet sauvignon, sourcés dans la région du Ningxia. Le lancement est prévu pour la fin de cette année. Depuis l’entrée en vigueur des rétorsions chinoises sur les vins australiens, les ventes de Penfolds se sont réduites à peau de chagrin et la facture est lourde pour TWE. La Chine représentait 39 % du chiffre d’affaires de la marque et deux tiers des bénéfices de la filiale asiatique de TWE. Mais la marque était encore disponible avec des Penfolds, conçus en Californie, qui seront rejoints par deux Penfolds conçus en France à la fin de l’année 2022.

Freixenet crève son plafond de verre

L’entreprise catalane a dépassé le cap des 100 millions de bouteilles commercialisées au cours de son dernier exercice pour la première fois de son histoire et le groupe, formé depuis son rachat par l’Allemand Henkell, est leader pour le Prosecco dans 34 pays et dans 98 pays pour le Cava. L’activité “bulles” du groupe a progressé de 15 % et dégagé un chiffre d’affaires de 843 M €.

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