Ailleurs dans les vignes du monde… (juin 2021) [par Yann Kerveno]

Espagne : Araex bascule en bio

À terme cela représentera 3 800 hectares de vignes, parmis les vignobles les plus réputés d’Espagne, qui auront achevé leur conversion bio. Ce mouvement spectaculaire est annoncé par Araex, une marque ombrelle détenue par 13 bodegas de 11 appellations différentes, de la Roja Alavesa à Rias Baixas en passant par Ribera del Duero… Répondant aux questions de nos confrères de Drink Business, le patron d’Araex Grands Spanish Fine Wines, Javier R. de Galaretta explique que la certification bio des 13 bodegas vient conforter la qualité de l’offre d’Araex et qu’il est aujourd’hui “vital qu’une organisation de producteurs soit en mesure de garantir tant la qualité qu’une grande performance environnementale.”

Espagne : et le Cava serre encore la vis

Toujours en Espagne, l’appellation Cava a de nouveau décidé de limiter les rendements cette année. Le Conseil de régulation a fixé à 11 tonnes de raisins par hectare le maximum pour la vendange 2021, soit une tonne de plus que l’an passé. Mais une tonne de moins que ce qui est habituellement autorisé. Cette mesure doit permettre à la production de ne pas basculer dans la surproduction qui lui pend au nez, à la fois à cause des conséquences de la Covid 19 mais aussi du rythme effréné des plantations de ces dernières années. Le président du Conseil de régulation, Javier Pagès, en a profité pour appeler la production à la responsabilité et l’unité dans l’optique de “poser les bases d’une réévaluation du prix du raisin.”

Espagne : la grêle aussi

Il n’y a pas que chez nous que les éléments se déchaînent. Le vignoble espagnol de Ribera del Duero a payé un lourd tribut à la grêle début juin. 2 000 hectares, soit 10 % de la superficie du vignoble, ont été sévèrement endommagés dont les vignes, 32 hectares destinés à la marque Alion, de l’emblématique bodega Vega-Sicilia.

Nouvelle-Zélande : exceptionnelle vendange !

Les Néo-Zélandais n’y vont pas par quatre chemins pour qualifier la qualité de leur vendange 2020, et il faut bien ça pour les consoler des petits volumes ! Avec 370 000 tonnes de raisins vendangées dans le pays, la production est en effet en recul de 19 % par rapport à la vendange précédente. Tous les vignobles n’ont toutefois pas été touchés de la même façon. Le recul est très net dans le centre du pays quand les tonnages ont progressé en Central Otago. Ce recul est dû en particulier à un coup de gel tardif au milieu d’un printemps plutôt doux et nombre de wineries du pays doivent maintenant faire face à des choix cornéliens entre leurs clients et assumer de faibles volumes avec des coûts de production en forte hausse et une réelle pénurie de main-d’œuvre.

Afrique du Sud : des planètes bien alignées

En Afrique du Sud, la récolte est au contraire plus importante que l’an dernier grâce à un répit laissé par la sécheresse et le remplissage des réservoirs dans la plupart des régions. Avec 1,46 million de tonnes, la vendange 2021 progresse de 8,9 % par rapport à l’an dernier. Cette importante récolte vient s’ajouter aux stocks constitués pendant la crise de la Covid. Le pays a vécu, dans ce cadre, plusieurs mois d’interdiction de vendre ou d’exporter des vins et de l’alcool… Mais les planètes étaient bien alignées pour les producteurs. La levée des interdictions et le retard pris par la vendange ont permis de faire de la place dans les cuviers.

États-Unis : 8 000 $ la tonne de raisin

La règle des producteurs de raisins de la Napa est simple. La tonne de raisin doit valoir 100 fois le prix de la bouteille dans laquelle elle finit. Ainsi les cabernet sauvignon ont atteint 8 000 $ en 2019… Avant de chuter, gros stocks et incendies obligent. Mais l’affaire n’est pas si simple. Il s’est vendu, en grande surface, des cabernet sauvignon de la Napa à 12,99 dollars cette année. Et le consultant Tony Correia de s’interroger comme le rapporte le site Wine Business : “Est-ce que c’est bon pour l’image de la Napa Valley ? Oui et non. Oui, parce-que cela veut dire que le négoce fonctionne et qu’une bonne partie du vrac entre sur le marché. Non, parce-qu’on peut se demander si le consommateur qui a payé 13 $ une fois acceptera de payer 70 $ la fois suivante quand le marché aura retrouvé son équilibre ?” Voilà de quoi résonner avec les problématiques de certains vignobles des Pyrénées-Orientales.

États-Unis : vous avez dit justice ?

Des vignerons du Texas viennent d’assigner Monsanto devant le tribunal pour la dérive du Dicamba. Cet herbicide, très utilisé dans les plantations de coton, a, selon les plaignants (57 vignobles sont concernés), fait de gros dégâts dans leurs vignes à proximité. Avec à la clé, estiment-ils, des centaines de millions de dollars de perte. Cette plainte spectaculaire vient s’ajouter à celle déposée quelques jours plus tôt par un apiculteur qui accuse l’insecticide, qui a la capacité de voler loin de son lieu d’application, d’avoir asséché les ressources en nectar et pollen des abeilles de ses 12 000 ruches. En Californie, une winery a assigné un de ses fournisseurs de raisins devant les tribunaux en l’accusant de lui avoir fourni, l’an passé, après les incendies, des raisins au goût de fumée.

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