Viticulture : la vérité sur les “aides”

Contrairement à ce qui a pu être annoncé ce matin (15/01/2021) dans un quotidien local, les viticulteurs ne vont pas percevoir “une aide de 200 000 euros par mois  s’ils perdent 50 % de leur chiffre d’affaires” Ceux qui seront, entre autres, impactés  par les sanctions douanières américaines  seront inclus dans le fonds de solidarité. Les viticulteurs qui perdent 50% de leur chiffre d’affaires percevront une indemnité  à hauteur de 15% dans la limite de 200 000 euros par mois, et de 20% pour ceux qui perdent 70% de leur chiffre d’affaires. Pour Jean-Marie Fabre, président des vignerons indépendants, les annonces du ministre de l’économie sont l’aboutissement de trois mois de négociation avec le gouvernement. « Nous militons depuis trois mois maintenant pour que le fonds de solidarité soit accessible à nos entreprises avec de critères cohérents, jusqu’ici il fallait avoir perdu 80 % de chiffre d’affaires pendant le premier confinement et ensuite 50 % mensuellement. Nous sommes passés par des hauts et des bas cette semaine mais cette annonce est finalement une bonne surprise. »

Pas suffisant

Pour le vigneron audois, qui ne boude pas son plaisir de voir enfin entendue une vieille revendication, cette adaptation des conditions d’accès au fonds de solidarité va permettre aux entreprises de poursuivre leur activité. « Ce n’est pas avec cet argent que les vignerons partiront en vacances mais ils vont pouvoir continuer de régler les salaires et leurs charges. Cela leur permettra d’être encore debout à l’heure de la reprise. Mais il faut encore continuer et aller plus loin sur les PGE, la prise en charge des coûts fixes… » Si les pertes occasionnées par les taxes Trump sont englobées dans le dispositif, il précise toutefois que ce n’est pas suffisant. « Sur cette question, comme je l’ai déjà dit dans vos colonnes, le fonds d’indemnisation doit être européen. C’est à l’Union européenne s’assumer les dégâts qu’elle cause dans notre filière par ses surenchères. Et de régler la distorsion de concurrence interne à l’Union que ces taxes créent. »

Jean-Paul Pelras & Yann Kerveno

 

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