L’infamie ! (Texte court) – Par Jean-Paul Pelras
Ce soir, comme tous les soirs, depuis ces montagnes où, jour aprés jour, j’essaie de trouver un sens à ce que nous sommes en train de vivre, une fois encore, les mots me manquent pour exprimer l’indignation qui m’envahie en voyant tout cela. En écoutant les injonctions télévisées d’un Premier ministre, celles de quelques scientifiques en mal de renommée, celles de tous ces politiques qui se croient obligés de donner leur avis pour exister et se justifier. Les mots me manquent en pensant à Buzyn embauchée à l’Oms, Pénicaud à l’OCDE, Touraine à l’Onu, Grivaux à « l’alimentation des jeunes », Castaner à la présidence de LaRem, Ferrand au perchoir, Royal aux pôles, Bayrou au Plan, Philippe chez Atos, de Rugy au « séparatisme » et, entre autres recyclages récents, Sybeth Ndiaye à la tête d’Adecco France. Prenez, un par un, les noms des politiques qui ont été virés, mutés, discrédités, jugés ou même condamnés, vous les retrouvez, tôt ou tard, au sommet d’une institution, en charge d’une mission, élus ou réélus dans une circonscription où ils auront été parachutés ? Rajoutons à cela, pour s’en tenir à la revue de presse du moment, Dupont Moretti et Lecornu, ministres en exercice poursuivis pour prises illégales d’intérêt. Tous ces gens qui se servent au lieu de servir. Me vient ici à l’esprit cette phrase de l’écrivain Joseph Joubert « Tourmenté par la maudite ambition de mettre tout un livre dans une page, toute une page dans une phrase, et toute une phrase dans un mot » Ce mot, alors que notre économie est exsangue, alors que le pays court à l’incurie, alors que des millions de salariés vont perdre leurs emplois, alors que des milliers d’entreprises vont plier boutique, alors que les politiciens s’arrangent entre eux, en toute impunité, dans l’entre soi et les passe-droits de l’incurie. Ce mot, le seul qui me vient définitivement et irréméssiblement à l’esprit, c’est l’infamie. L’infamie !