Viti Monde sem. 38-2023 [par Yann Kerveno]

Dégâts

La vendange sera finalement courte également en Espagne où, selon les dires du ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas, elle pourrait atteindre 36 à 37 millions d’hectolitres, entre 15 et 20 % sous les volumes apportés par une vendange moyenne. En cause, les gelées tardives du printemps, la sécheresse du printemps et finalement les orages et les trombes d‘eau qui s’abattent depuis plusieurs semaines sur la péninsule. Par ailleurs et comme tous les ans à cette période de l’année, les organisations syndicales agricoles espagnoles ont dénoncé dans un communiqué les pratiques de certaines bodegas qui feraient pression sur le prix payé pour le faire descendre sous le coût de production, ce que la loi de la Chaîne alimentaire interdit. (Source Efeagro)

Court aussi en Italie

Le vignoble italien était sur les rangs pour réaliser une belle vendange mais les éléments en ont décidé autrement. Elle devrait être inférieure à 44 millions d’hectolitres contre 50 millions l’an passé (- 12 %). Si le Nord du pays rentre une vendange normale, le Sud et le centre affichent des pertes de plus de 20 % en moyenne et jusqu’à – 45 %. La faute au mildiou et aux fortes chaleurs de l’été. Cela devrait permettre à la France de repasser devant l’Italie et de reprendre la place de premier producteur mondial perdue depuis neuf ans. (Source WineNews et The Drinks Business)

Ça flambe

Non, pas dans les Pyrénées-Orientales mais bien dans la Napa Valley. Selon une étude toute récente de la Silicon Valley Bank, le prix moyen d‘une bouteille issue du prestigieux vignoble californien a progressé de 17 $ en une année. Ce qui amène le prix moyen d’une bouteille à 108 $ (100 euros)… De même, le montant déboursé par les amateurs pour déguster les vins, elles sont souvent payantes aux États-Unis, a atteint 81 dollars, en progression de 35 % en un an. Pour préserver son pouvoir d’achat, il vaudra mieux passer dans le vignoble voisin de Sonoma, le prix moyen d’une bouteille n’y est “que” de 57 $ et le prix de la dégustation de “seulement” 38 $. (Source Vinetur)

Paradoxes

Rédacteur du rapport de la Silicon Valley Bank, et très fin connaisseur du secteur, Rob McMillan pointe du doigt les paradoxes de ces chiffres. Relevant, par exemple, que 10 ans en arrière, la vente directe ne représentait que 50 % des ventes des wineries du secteur quand elles pèsent aujourd’hui les trois quarts des sorties. Il se demande aussi s’il est vraiment raisonnable de poursuivre dans cette direction quand plus de 8 000 hectares de vignes ont été arrachés l’année dernière en Californie à cause de la baisse de consommation et que de nouvelles régions des États-Unis débarquent aujourd’hui sur le marché avec des vins de très bonne qualité à des prix bien moins effrayants pour le consommateur. (Source Vinetur et blog de Rob McMillan)

9,3 M$

Pour autant, le rythme des enchères ne faiblit pas vraiment. Ainsi la maison Sotheby’s vient-elle de réaliser une vente exceptionnelle aux États-Unis collectant 9,3 M $. Il s’agissait de disperser une collection privée comprenant 466 lots dont 98 % ont été vendus. Parmi les flacons présentés, se trouvaient cinq magnums de Romanée Conti 1999 (adjugés pour 275 000 $), un lot de 12 Petrus 1961 (adjugé pour 118 750 $)… Avec 9,3 M € cette vente, la première de la saison d’automne, est loin du record de la maison Sotheby’s, en 2016, la vente de la cave de William Koch avait atteint 21,8 M $ mais elle prend la deuxième place devant celle de la cave de Don Stott, 8,4 M $ en 2015. (Source The Drinks Business)

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