Parce que rien n’est jamais simple – sem. 38-2023 [par Yann Kerveno]

Mais oui, mais non

C’était le feuilleton de la semaine passée. L’Union européenne allait-elle lever l’interdiction de circulation des céréales ukrainiennes sur le sol communautaire ? Prise au printemps, cette décision visait à protéger les pays européens frontaliers de l’Ukraine par lesquels transitaient une partie des céréales ukrainiennes qui ne pouvaient trouver d’issue par la voie maritime. La fin du corridor maritime, le 17 juillet dernier, il avait été négocié avec la Russie, rend crucial que la circulation puisse se faire par d’autres voies. Mais au long de l’année dernière, l’arrivée sur le marché, en Pologne, Slovaquie, Hongrie, Bulgarie, de ces céréales a désorganisé les marchés locaux. Vendredi 15 septembre, l’UE a donc pris la décision de lever l’interdiction mais la Pologne, où des élections doivent se dérouler à la mi-octobre, la Hongrie et la Slovaquie, ont annoncé aussitôt mettre en place une interdiction unilatérale “pour protéger leurs agriculteurs.” Une décision qui pourrait conduire ces trois pays devant l’Organisation mondiale du Commerce où l’Ukraine a annoncé vouloir les poursuivre. En attendant, ce week-end, deux premiers bateaux ont pu accoster en Ukraine grâce au nouveau corridor mis en place dans la mer noire par la marine ukrainienne. Ils doivent charger 20 000 tonnes de blé à destination de l’Afrique et de l’Asie.

Quand on parle du loup…

Alors qu’on attendait, en début de semaine, le détail du nouveau plan loup, ça bouge aussi du côté de l’ours et de sa présence dans les Pyrénées. La fédération nationale ovine a demandé officiellement à l’Europe de se pencher sur la question du risque ours. C’est d’Ariège que vient la demande où, après deux années de relative stabilité, les pertes sont en progression de 20 % depuis début 2023. En juillet, 1 200 brebis avaient fait l’objet d’attaques contre 700 l’an dernier pour la même période selon le syndicat qui souligne que les ours commencent à s’habituer aux mesures de protection des troupeaux. Et réclame un recours plus facile aux tirs d’effarouchement qui, s’ils sont autorisés, le sont dans un cadre uniquement dérogatoire…

Hémorragie

En quatre ans, le secteur laitier espagnol a fortement poursuivi sa restructuration en perdant près d’un quart de ses élevages, – 22 %, entre 2018 et 2022. Cela représente 3 281 élevages en moins sur le territoire espagnol. La répartition géographique n’a par contre pas évolué, ce sont toujours les provinces de l’Ouest du pays qui concentrent la plus grande partie de la production, conditions pédoclimatiques obligent, il y pousse de l’herbe. La Galice, les Asturies, la Cantabrie et le Pays Basque concentrent 79 % des élevages espagnols. Et c’est en Galice où le recul est le plus sensible, – 21 %, parmi ces provinces qui comptent, quand le nombre d’élevages est passé de 70 à 41 en Extremadura.

JBS dans le dur ?

Le numéro un mondial de la viande, le Brésilien JBS, se trouve dans une situation financière qui, sans être dramatique, n’en est pas moins tendue. Le groupe, qui réalise plus de 70 milliards de dollars de chiffre d’affaires est en effet plombé par une dette de près de 19 milliards de dollars à peine allégée par des réserves de cash s’élevant à 2,5 milliards de dollars. Ce qui rend la situation difficile selon les analystes – au-delà de son ratio dette/ Ebitda correct, 4,4 – c’est bien la baisse de son bénéfice avant impôts et taxes de 73 % en un an et son faible taux de couverture de sa dette, 1,7.

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