Un p’tit air “footballistique” [par Didoo]

On a parlé d’acteurs, de chanteurs… Mais nous avons oublié ces héros du quotidien, ceux qui portent les couleurs de la France, au même titre que les poilus, le commandant Cousteau, Claudie Haigneré, Simone Veil ou Victor Hugo. Il est donc temps de glorifier ces garçons qui courent après une baballe du soir au matin.

Peu connectés à la vie quotidienne, cela s’entend nettement quand ils parlent, ils passent des journées à pratiquer leur sport et à taper dans un ballon pendant au moins deux, voire trois décennies. Il me semble nécessaire de leur rendre hommage à ces “héros des médias”. Il y en a plein les journaux de leurs visages, de celui de leurs femmes, de leurs maisons, de leurs voitures de sport, de leurs soirées mondaines, de leurs frasques et les mauvaises langues diront “jusqu’à la lie”.

Il faut aussi répondre aux critiques sur leur salaire, parce que le maçon qui construit des maisons pour les familles, l’infirmière qui soigne ta grand-mère qui agonise et qui fait tout pour l’empêcher de souffrir, le paysan qui travaille avec la canicule ou le gel pour nourrir le pays, on s’en fout. Y’a pas de public pour ça, ça passe pas à la télé, il n’y a pas de sponsors et, surtout, il n’y a pas la lumière des projecteurs. Parce que les spots ça consomme, mais ça paye. Et puis, si on parle de métier difficile, dans le règlement du football, il y a quand même quatre règles dont il faut se souvenir pendant 90 minutes, touche, corner, hors-jeu, coup-franc et quelques variantes, faut du cerveau quand même !

Puisqu’on parle de temps, tenir 90 minutes, deux fois 45, c’est long et intense. Un gastro-entérologue qui glande pour enlever un polype cancéreux, un chirurgien qui opère une tumeur intestinale ou qui pose une prothèse de hanche au frais, bien à l’abri dans un bloc opératoire, excusez-moi du peu, il n’est pas exposé au froid et la pluie quand même, ni aux cris haineux des supporters adverses. C’est pas facile de courir après une baballe en se rappelant ces règles et, en même temps, essayer de dribler l’adversaire, cela peut être compliqué. D’autant plus que peut intervenir le “tacle”, façon de prendre le ballon en essayant la rupture du croisé antérieur ou du ligament latéral chez le concurrent, sans être vu par l’arbitre, c’est pas facile non plus, alors vos petites critiques ridicules, excusez-moi !

Jouissez de cette grande fête de l’intelligence

Mais le foot ne serait rien sans le supporter. Celui que l’on voit à la télé ou sur les réseaux sociaux pour donner son avis et commenter, toujours avec brio et intelligence. Ce personnage qui, par le truchement de cette baballe en jeu, peut éructer, gueuler, vociférer, exposer à l’humanité tout entière ses pulsions les plus enviables, appelées par Freud “pulsions de haine et pulsions de mort”, exposé quelques fois lors de ses vibrations neuronales à un écroulement de tribune, tel celle du Heysel ou de Furiani, le tout soutenu par quelques limonadiers ou quelques brasseurs bienveillants.

La cerise sur le gâteau vient de cette coupe du monde où il a fallu climatiser des stades pour que les joueurs ne souffrent pas trop, les pauvres, un grand geste pour l’écologie. Ma grand-mère, qui a travaillé toute sa vie, communiste parce qu’elle voyait par-là la possibilité d’être moins exploitée, serait heureuse de voir que cette grande fête se passe dans le pays de LA liberté, où les femmes sont respectées, valorisées, non discriminées ; où les travailleurs bénéficient de droits et de protections sociales hors normes. Et surtout, dans un pays riche par ses ressources pétrolières, même si les plus médisants l’accusent d’avoir pourri la planète et de continuer. Il y a toujours des mauvaises langues.

Alors profitez, jouissez de cette grande fête de l’intelligence où le maillot bleu court après le maillot rouge, où “machin” a fait un exploit, regardez bien tous ces matchs, donnez votre approbation et dites-vous bien que cela dure depuis 2 000 ans, “panem et circenses”, ni regrets ni remords.

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