Un petit air d’été… et d’accordéon ! [par Karo et Didoo

Selon le calendrier, l’été est bien arrivé ! Mais, si nous regardons alentour, nous émettons quelques doutes ! Alors pour palier à cette morosité ambiante et divisante, nous allons faire un tour du côté des bals populaires… D’emblée nous avons tous en tête des chansons bien de chez nous !
Mais reprenons l’histoire brièvement de ces moments. Chanter et danser dans les rues, c’était, pour le peuple, occuper le haut du pavé. Les bals publics restent un espace de liberté où chacun peut aller danser, boire et s’amuser, ou faire des rencontres d’un soir. Les villes anciennes ont longtemps résonné du fameux “chant de rue”, musique colportée par les musiciens et les marchands ambulants. Cette tradition fut initiée au Moyen-Âge, sur les places des cathédrales, avec les jongleurs et les baladins, puis il y eu ces spectacles permanents sur les ponts de Paris.

L’apogée des bals populaires parisiens remonte au XVIIe siècle, avec la foire Saint-Germain et la foire Saint-Laurent. La Révolution se déroulera au son des orchestres et des chansons, la jeune République enchaîne avec les fêtes dansantes. Et ce, dans toute la France.
Sous la Restauration, naissent les guinguettes le long de la Marne et de la Seine. On dansera dans ces bals musette jusqu’à la veille de la seconde Guerre mondiale. Tout au long du XIXe siècle, à Paris, les bals de Montmartre, des Champs Élysées ou de l’Opéra sont ouverts au peuple de la capitale, les promenades et les nuits lors des bals démocratiques et bals progressistes. Sous la IIIe République, le 14 juillet, devenu Fête nationale, les orchestres faisait danser les foules en liesse.

“En France tout finit par des chansons…”

Ont suivi les cafés concerts des années 1900 et les pas de danse esquissés sur les trottoirs au son des orgues de Barbarie. En 1936, avec le Front populaire, les Français se sont mis à chanter et danser jusque sur leurs lieux de travail. L’accordéon et les banjos résonnant dans les cours d’usine.
En 2021, le peuple a aussi occupé le pavé dans plusieurs villes de France et d’Europe pour “continuez à danser encore…” Hymne devenu révolutionnaire pour dire “stop” aux mesures sanitaires et à cette autoritarisme à peine maquillé. C’est aussi pour cela que Beaumarchais disait “En France, tout finit par des chansons” ! 

Alors nous nous rappellerons du “P’tit bal perdu” de Juliette Greco ou de Bourvil, des “Bals populaires” de Michel Sardou, du “Bal du faubourg” de Charles Aznavour ou encore du “Bal masqué” de La Compagnie créole !
Éteignez la radio et la TV, fermez les yeux et rappelez-vous… Les frous-frous, les flonflons, l’éternel alcoolo du village, le vieux dégueulasse qui regardait toutes les filles, même les toutes jeunes, cette vieille connaissance imbibée d’anis qui vous expliquait la vie et l’autre pièce rapportée qui vous expliquait le travail… Vous les voyez tous… Et les vrais… Vos copains, les copines, les “bonnes farces” d’un soir, cette chaleur, l’amitié.
Bien sûr, il y a aussi ce sourire-là, ce slow, ce moment tendre, cette confidence, mais celui-là, vous l’avez gardé rien que pour vous.

Vous voyez bien qu’il n’y a pas que les conneries qu’on vous force à écouter, ne les rallumez pas et restez avec vos souvenirs au chaud dans le cœur. Belle journée en perspective !

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