Un dimanche soir parmi tant d’autres [par Jean-Paul Pelras]

Mélenchon qui lance “Soyez maudit monsieur Macron”, Martinez qui veut aller couper le courant chez Bolloré, Musk qui soutient Jupiter sur la réforme des retraites, Rousseau qui écrit “Sardou ta gueule”, le gouvernement, par la voix d’Attal, qui prône des “réformes plus cœrcitives pour favoriser l’emploi des séniors”, Véran qui trouve que le nombre de manifestants ne change pas les choses, les députés Modem qui veulent rajouter 30 minutes aux 35 heures, Boyard qui préconise le passage aux 32 heures, Buzyn qui voit sa mise en examen annulée par la Cour de cassation, un manifestant qui perd un testicule après un coup de matraque dans la manifestation parisienne, un chat qui finit coupé en deux par un TGV gare Montparnasse…
Nous sommes dimanche soir. Je consulte ces informations avec une pensée toute particulière pour le chat et une pensée globalement déconstruite pour tout le reste.

Au même moment, Macron se rêve en De Gaulle et Scholz en Adenauer, 60 ans après la signature du document scellant l’amitié franco-allemande. Six décennies séparent deux photos où l’original n’a vraiment rien à envier à la réplique si l’on considère la stature des impétrants et le “je t’aime, moi non plus” d’un “couple” divisé autour de la défense européenne et des ressources énergétiques qui font l’actu du moment.

Sauvés !

À l’heure où je rédige ces quelques lignes, je ne cherche pas à savoir si Greta est sortie de prison, si Balkany y est retourné, si Dupond Moretti est encore mis en examen par la Cour de justice de la République, ce que devient Bayrou, ce qu’il a fait de son “Plan”, combien de kilos de pièces jaunes a récolté Brigitte, comment se porte Némo, chien adopté par le couple présidentiel qui possède même sa page Wikipédia, où sont passés Mc Fly et Carlito, si Benalla a retrouvé du boulot, si Sibeth bosse toujours pour Adecco, Castex dans le métro, Wargon à la Régulation de l’énergie, Bourguignon aux Affaires sociales, Bachelot sur BFMTV, Castaner au port de Marseille ou au tunnel du Mont blanc, si De Montchalin s’est remise de sa défaite aux législatives et de son départ du gouvernement…

Ah tiens, on me dit dans l’oreillette qu’Amélie aurait été nommée, le 22 novembre dernier en Conseil des ministres, Ambassadrice représentante permanente de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) à la place de Muriel Pénicaud (qui succédait à Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de la présidence sous Hollande et à Catherine Colonna, actuelle ministre des Affaires étrangères). Pénicaud donc, également ancienne ministre de Macron qui aurait rejoint, dans la foulée, le conseil d’administration de Manpower, multinationale spécialisée dans le recrutement intérimaire, puis Galileo global éducation, leader européen de l’enseignement supérieur privé, aux côtés de Martin Hirsch, ex-patron des hôpitaux de Paris et de Guillaume Pepy, ancien président de la Sncf, devenu président du conseil de surveillance d’EM Lyon Business school…

Ouf, on les a sauvés, les manifs peuvent continuer !

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