Tourisme : vers un été “hors saison ?”
Pierre angulaire de notre économie départementale, le secteur du tourisme est face à un défi de taille. Cet atout, cette force qui caractérise les entreprises qui en dépendent, risque, cette année, de se transformer en faiblesse. Comment remettre sur les rails toute une activité de services qui, dorénavant, ne pourra plus suivre le même modèle “d’avant Covid-19” ? Là réside toute l’ambiguïté de mise en œuvre de nombreux secteurs professionnels, comme celui des loisirs et de l’hôtellerie de plein air, qui attendent avec impatience, le 29 avril prochain, les conclusions des réunions ministérielles. Le déconfinement sera-t-il autorisé et identique pour l’ensemble des régions ? La migration de la population pour les congés sera-t-elle permise d’une région vers une autre ? Les touristes étrangers pourront-ils séjourner sur le territoire français ? Quels seront les protocoles sanitaires pour l’accueil des vacanciers et directives sur le fonctionnement des établissements ? Autant de questions qui perturbent l’ensemble des gestionnaires de campings, comme Myriam Duverger qui dirige, avec son époux Laurent, 93 mobile-homes au camping “La Marinade” à Argelès-sur-Mer : “Nous avons une capacité d’accueil de 400 personnes et, même si on nous donne l’autorisation d’ouverture, avec les mesures actuelles il semble très difficile de faire fonctionner la piscine, la restauration et d’organiser les animations ! Je pense que, pour cette année, toutes ces activités seront mises en standby. Concernant nos réservations pour les mois de juin, juillet, août et septembre, pour l’instant aucun client n’a annulé, on a l’impression qu’ils sont tous en apnée, en espérant pouvoir venir…”
“On fait quoi ?”
Un espoir que formule également l’ensemble des secteurs dédiés aux loisirs. C’est le cas du parc ludique “Paradise Aventure”, très prisé par
les vacanciers, qui se prépare déjà à renforcer ses normes sanitaires et sécuritaires. “Cette année, nous en sommes conscients, avec les mesures de prévention et protection sanitaires, la saison estivale ne sera pas rentable et les années suivantes seront difficiles !” avertit Nicolas Perpigna, directeur du parc. “Mais aujourd’hui, on fait quoi, on passe au travers et on déclare une saison blanche ? Ou bien on fait l’effort d’ouvrir pour donner un semblant de vie à une station balnéaire comme Argelès ? Il faut mettre tous les moyens nécessaires pour démontrer aux clients qui ont pris le temps de se déplacer et de venir en vacances chez nous, qu’ils ont fait le bon choix !” Reconquérir, stabiliser les acquis de l’économie touristique ne s’annonce pas de tout repos et les professionnels argelésiens du secteur de l’hôtellerie traditionnelle et de plein air espèrent pouvoir retrouver sur leur territoire les 2 millions de personnes qui, en saison estivale, leur assuraient “avant Covid-19” les 6 millions de nuitées.
Thierry Masdéu