Cases-de-Pène : non aux enrobés [par yann Kerveno]
Entre Cases-de-Pène et Espira de l’Agly, le projet de construction d’une usine de production d’enrobés suscite de vives oppositions. Le monde vigneron est vent debout.
À l’issue d’une réunion tenue la semaine dernière avec l’agglomération de Perpignan, le président du syndicat des vignerons David Drilles, était en mesure de préciser les détails de l’opération. “Alors, effectivement, Perpignan Méditerranée a vendu un terrain de 3 ha qu’elle possédait aux confins de Cases-de-Pène et d’Espira de l’Agly, non loin de l’usine de la Provençale. C’est ce terrain que la société Eurovia a acheté, en le complétant avec deux autres parcelles appartenant à un privé et à la commune d’Espira. Nous avons découvert cela sur le tard parce que ces terrains ne sont pas classés comme terres agricoles mais comme terrains industriels sur le PLU d’Espira” précise-t-il.
Pour Eurovia, l’acquisition de ce terrain doit lui permettre de déplacer son usine de Baixas qui arrive au bout de ses capacités. “Il faut noter que tous les maires de l’agglo ont voté cette vente à l’unanimité, ce n’est que lorsque les habitants ont réagi que le maire de Cases-de-Pène a été obligé de bouger. Avec à l’occasion un report de la « faute » sur le maire d’Espira qui, si l’usine est sur sa commune, n’aura pas à en subir les désagréments”.
Poids lourds
Ce que craignent les habitants de Cases-de-Pène, ce sont des nuisances olfactives et du trafic de poids lourds supplémentaires dans un secteur déjà bien chargé. “Pour le monde agricole et viticole, c’est aussi une question d’image, en plus des questions de trafic et de nuisances olfactives. C’est un secteur qui compte et pèse lourd dans le département, avec des grandes exploitations et de grands noms, en particulier chez les vignerons indépendants, il y a le Mas Cremat, Gardiès, Danjou, des poids lourds du secteur et de l’arboriculture aussi.”
Pour David Drilles, il y a certainement une alternative plus indiquée pour Eurovia. “Puisque cette usine livre ses produits sur l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales, pourquoi ne pas la mettre au centre de la zone, dans l’Aude ?” La mobilisation des habitants et des vignerons ne semble pas vouloir s’estomper et le président du syndicat des vignerons a sollicité un rendez-vous auprès du préfet, en partance, pour évoquer cette question.