La lettre de Manu Ruperez, président de l’Agri
Chères lectrices, chers lecteurs,
Nous arrivons, espérons-le, au terme d’une période bien compliquée pour l’ensemble des secteurs économiques. Avec des répercutions pour nos entreprises qui vont courir sur plusieurs mois, voire sur plusieurs années. En agriculture, toutes les filières sont touchées et le secteur viticole doit, de surcroît, faire face à une attaque de mildiou que nous pouvons d’ores et déjà qualifier d’historique. Dans l’artisanat, dans le commerce chacun croise les doigts pour que l’été, malgré les mesures imposées par le déconfinement et les coûts qu’il va engendrer, vienne atténuer le manque à gagner du printemps.
Depuis la tempête Gloria jusqu’aux conséquences de la Covid-19, en passant par la fermeture de la RN 116 et l’ensemble des aléas conjoncturels que nous avons connu ce premier semestre, L’Agri n’a jamais cessé d’informer en apportant des réponses concrètes aux questions que se pose notre lectorat. Un lectorat qui dépasse désormais largement les limites des seuls départements des P.-O. et de l’Aude, grâce notamment à notre site internet et la mise en ligne quotidienne de sujets en rapport avec l’actualité immédiate. Un site qui connaît, via nos comptes Twitter et Facebook, une fréquentation très importante. La lettre à Binoche et De Niro visant à dénoncer l’ingérence artistique dans le quotidien des Français a atteint presque 170 000 vues. Le point scientifique de Jean-Marc Majeau, ainsi que les contributions apportées par nos chroniqueuses et chroniqueurs tout au long de la crise ont également bénéficié d’une audience particulièrement conséquente. À cela rajoutons, bien entendu, les articles très étayés de Yann Kerveno, qui apportent un éclairage technique sur le quotidien des filières et ceux de Thierry Masdéu, en prise avec nos spécificités territoriales. Des informations, des analyses et une notoriété relayée jusque dans les rédactions nationales, grâce aux contributions de notre rédacteur en chef à qui Le Point et L’Opinion viennent de confier plusieurs tribunes et à qui le philosophe Michel Onfray vient de confier une prestation dans sa revue à paraître à partir de juin.
En six mois, depuis la lettre à Élise Lucet, en passant par l’interview de Guillaume Canet, celles de François Purseigle, de Sylvie Brunel, de Jean-François Imbernon, d’Eddy Fougier ou encore de la journaliste Géraldine Woessner, notre journal a bénéficié d’un effet boule de neige qui contribue à faire connaître jusqu’à Paris les difficultés que traversent nos filières méditerranéennes.
En dénonçant le dogme environnementaliste qui menace nos productions, en alertant sur les contraintes administratives, en relayant les difficultés rencontrées consécutivement aux aléas climatiques ou aux méventes, notre journal renseigne au-delà des cercles de décision locaux. En nous soutenant et en nous confiant leurs publicités, les annonceurs ont pris la mesure de cet enjeu.
Je tiens à remercier, en mon nom et au nom du conseil d’administration du journal, les collectivités territoriales, Région, Département, PMM ainsi que la Chambre d’agriculture des P.-O. Mais également l’ensemble des entreprises qui, à l’instar d’Arterris, notre principal partenaire, nous témoignent leur soutien.
Néanmoins, l’Agri n’en demeure pas moins tributaire d’une conjoncture économique qui affecte la presse dans son ensemble et la presse spécialisée en particulier. La diminution du volume des insertions publicitaires et celle des annonces légales devient très inquiétante. À ce titre, parce que notre journal, et il le démontre une fois de plus en adressant à partir de cette semaine son édition numérique aux 577 députés français, est devenu un ambassadeur de la ruralité, il doit, au-delà de la fidélité que lui témoigne son lectorat, pouvoir compter, en toute logique, sur l’appui des structures professionnelles.
À ce titre, nous déplorons le non renouvellement de certains abonnements groupés et la diminution du nombre d’insertions publicitaires qui permettent, avec une maîtrise drastique des charges, de maintenir notre activité. Une érosion inconcevable au regard des services rendus par L’Agri, au regard du relais que notre journal assure auprès des institutions et des prescripteurs d’opinion. La question étant : peut-on se passer d’un intercesseur comme l’Agri à l’heure où nos professions ont, plus que jamais, besoin de communiquer sur leurs difficultés ? Peut-on se passer de cette voix qui bouscule les consciences et redonne à notre ruralité la place que beaucoup veulent lui usurper ?
Manu Ruperez
Vous perdez des abonnés et de la publicité sans doute parce qu’avec des expressions telles que “le dogme environnementaliste”, vous êtes à la traîne. Les agriculteurs se sont fourvoyés depuis 3 ou 4 générations, appâtés par le gain, l’agrandissement, donc les prêts, puis les subventions, et ils sont maintenant les prisonniers de la PAC. Il est temps de le reconnaître, comme le font un certain nombre d’agriculteurs déjà. Pas vous…