Qui, du virus ou des médias est en train d’écrire le scénario ?
À l’exception de quelques journaux, la grande majorité des médias fait preuve d’une étrange propension à souffler le chaud et le froid sur la crise sanitaire.
Commençons par évoquer ces micros-trottoirs télévisés où, aux heures de grande écoute, des citoyens français sont interviewés à la sortie de l’école, sur le parking d’un supermarché, devant un abribus ou en train de télétravailler.
Vous le remarquerez, rares, très rares sont ceux qui osent s’emporter pour dénoncer ce que beaucoup considèrent pourtant, hors caméras, comme étant une entrave à leur liberté. Résignés, la plupart prennent leur mal en patience, presque reconnaissants à ce président qui, dans sa grande bonté d’âme, leur aura quand même laissé le week-end de Pâques pour aller voir les grands-parents ou pouvoir s’organiser. La plupart des personnes questionnées trouvant même que, bien qu’ayant un peu tardé, ces mesures s’avèrent nécessaires. Arrivent ensuite ceux qui ne comprennent pas ou en ont assez, mais le ton reste policé, toujours courtois. À moins qu’il ne s’agisse de ce filtre programmé pour ne laisser passer aucune impureté susceptible de nuire au calibrage des pensées. Et ce, dans un savant dosage où le parfait équilibre serait respecté entre l’info qui fait peur et celle qui tend à rassurer. D’où le défilé des épidémiologistes, virologues, urgentistes, spécialistes, psychologues, scientifiques et autres politiques désormais qualifiés pour savoir ce qu’il faut ou non prescrire, nous dire quel vaccin “finalement” serait le plus recommandé, nous donner le nombre de personnes que nous pouvons rencontrer et le nombre de kilomètres que nous pouvons effectuer.
Nous assistons alors à une diffusion pléthorique de courbes et de chiffres commentés de différentes manières par tous ces gens devenus, en quelques mois, experts en communication. Le moindre propos alarmiste est repris en boucle, la moindre statistique anxiogène donne lieu, par ricochet quelques jours plus tard, à une intervention présidentielle ou ministérielle télévisée qui va encourager de nouvelles annonces et, de facto, alimenter l’info qui se nourrit, à bien y regarder, à la fois des craintes que suscite la pandémie et des effets du confinement sur la société. C’est à se demander que devient le reste de l’actualité. C’est à se demander qui de l’info ou du virus dicte le scénario.
En nous rendant dépendants de cette info qui nous permettra de savoir jusqu’où nous pourrons aller demain
Du gagnant-gagnant en quelque sorte pour tous ces médias qui, au lieu de développer un esprit critique et (vraiment) indépendant, tendent le micro à ceux qui, parfois dans un élan corporatiste à peine voilé, exacerbent les craintes. Et le proposent le lendemain à ceux qui, dépités, dressent la liste des déboires économiques imputables aux contentions imposées. Avec, d’un côté, ceux qui savent et, de l’autre, ceux qui doivent s’adapter.
Le monstre médiatique fait ainsi feu de tous bois pour faire bouillir sa marmite en servant à la fois ceux qui doutent et ceux qui redoutent, en maintenant le suspense des annonces, en fabriquant des “vedettes” ex nihilo, en alimentant pronostics et scénarios au quotidien, en nous rendant dépendants de cette info qui nous permettra de savoir jusqu’où nous pourrons aller demain.
Rajoutons à cela le propos de certains éditorialistes qui réclament le lundi encore plus de privations et qui, dès qu’elles sont appliquées, dressent le mardi les perspectives du désastre social, psychologique et économique annoncé. Là encore, le concept est vendeur. Ou comment fourguer deux fois la même trouille en faisant, au gré des vents dominants, approuver la cause et la conséquence dans un seul et même feuillet.
Drôle de métier décidément que celui de ces journalistes travaillant pour des médias subventionnés. Cri bien dérisoire poussé par ceux qui, trop peu nombreux, osent encore les contester.