Quel candidat prêtera attention au monde viticole ? [par Yann Kerveno]

Les vignerons indépendants ont présenté leur livre blanc dans le contexte de la campagne électorale.

“C’est une publication que nous réalisons habituellement à chaque élection présidentielle, elle nous permet d’interpeller l’ensemble des candidats et de les sensibiliser à nos problématiques et leur faire connaître notre filière” présente d’emblée Alexandre They, président des vignerons indépendants de l’Aude. “Ce livre est issu d’un travail mené par la fédération nationale avec l’appui des remontées du terrain des soixante-six départements viticoles de France.” Car les vignerons indépendants ont à cœur, aujourd’hui peut-être plus que par le passé, de faire reconnaître leur poids dans la viticulture et jusque dans l’économie française. “Nous représentons 35 à 45 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 15,5 milliards réalisés à l’export, nous versons 5,2 milliards de TVA aux ressources de l’État chaque année” ajoute-t-il.

De fait, le livre est articulé autour de quelques thèmes majeurs, la consolidation des entreprises et des très petites entreprises en particulier, la nécessité d’un vrai choc de simplification, l’accompagnement dans la transition écologique et l’affirmation du rôle majeur de la viticulture en France et en Europe. La question de la consolidation, cela passe notamment par faciliter la transmission des entreprises. “Nous sommes dans une industrie lourde, d’ici 10 à 15 ans un nombre important d’exploitations seront à transmettre, comment nous mettre dans les meilleures conditions pour cela” expliquait-il. “Aujourd’hui, un enfant qui veut succéder à ses parents doit racheter l’exploitation et ce n’est plus tenable, il faut trouver d’autres solutions.”

Faire reconnaître l’apport des vignerons au paysage

Au titre de la simplification des démarches, les vignerons indépendants aimeraient voir enfin acté le droit à l’erreur et que l’administration soit plus au service des vignerons, surtout quand ils sont contraints de travailler sur trois logiciels différents en fonction des administrations comme l’expliquait Roland Coustal. Troisième point évoqué, la transition écologique et le bien vivre ensemble. “Au-delà du fait que doivent être reconnus nos efforts en la matière, nous sommes à 30 % en bio, 40 % en HVE, nous devons être soutenus pour pouvoir développer une communication pédagogique à destination de nos voisins” plaidait le président des vignerons indépendants de l’Aude. “Il faut que nous arrivions à faire comprendre que le travail que nous effectuons est vertueux.”

Enfin, dernier axe de ces préoccupations du livre blanc, peut-être plus prégnant dans l’Aude qu’ailleurs, l’œnotourisme pour que soit reconnu par un soutien important le travail quotidien des vignerons qui façonnent les paysages qu’apprécient tant les touristes. “Tout le monde a à gagner à cette mise en valeur qui est le fruit de notre travail, ne peut-on donc pas en profiter pour avoir une approche peut-être plus pédagogique pour expliquer notre métier et ses valeurs ?” Fort d’une vingtaine de pages, le document s’intitule “Qui mettra les vins d’artisans au programme ?” Il ne reste qu’à attendre les réponses.

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