Quand il n’est plus question ni de morale, ni de vertu
13 ans, âge du consentement sexuel. La justification s’est opérée sur l’avis du Conseil d’État du 15 mars 2018, voyant en la fixation d’un âge de 15 ans des difficultés constitutionnelles quant à l’élément intentionnel en matière criminelle, outre de considérer l’hypothèse d’une relation librement consentie entre un mineur de 17 ans et demi et une ado de 14 ans. Magnifique justification du rapporteur du Sénat pour justifier le seuil du non consentement sexuel à 13 ans et non à 15 ans.
Le texte de la proposition de loi adoptée par le Sénat en première lecture le 21 janvier dernier, insère un article 227-24-2 au sein du Code pénal ainsi rédigé :
“Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit ou tout acte bucco-génital, commis par une personne majeure sur un mineur de treize ans est puni de vingt ans de réclusion criminelle.
L’infraction est également constituée si l’acte de pénétration sexuelle ou l’acte bucco-génital est commis sur la personne de l’auteur.
L’infraction définie au premier alinéa est punie :
– de trente ans de réclusion criminelle lorsqu’elle a entraîné la mort de la victime ;
– de la réclusion criminelle à perpétuité lorsqu’elle est précédée, accompagnée ou suivie de tortures ou d’actes de barbarie.”
Se rendant alors compte de certaines difficultés pour les mineurs entre 13 et 15 ans, les sénateurs ont adopté un complément à l’article 222-22-1 du Code pénal ainsi rédigé :
“La contrainte morale ou la surprise peuvent également résulter de ce que la victime mineure était âgée de moins de quinze ans et ne disposait pas de la maturité sexuelle suffisante.”
Maturité sexuelle suffisante ! Ignominie crasse que les sénateurs ont tenté de masquer par cet entre-deux ! À 13 ans, les enfants ont encore du lait au bout de leur nez et à 15 n’en parlons pas, trois poils sous le menton et la voix qui déraille ! Des bouilles de marmots et un être en création !
À compter de 13 ans, ce sont des gamins que vous poussez à l’abattoir pour des prédateurs sexuels qui n’auront de cesse que de pourchasser leurs proies innocentes ! Car toute la question derrière est de savoir comment se crée le consentement sur des mineurs fragiles qui pour beaucoup n’ont même pas encore acquis le seuil de savoir intellectuel suffisant pour en faire les adultes de demain.
Faut-il considérer qu’il s’agit de justifications morales pour certains comportements, quelques personnages très influents dans la sphère politique ou la haute bourgeoisie ayant eu des relations sexuelles avec des mineurs de 14 ans au sein de leur propre famille ou détournant des mineurs à compter de 14 ans et demi ? Belles justifications juridiques pour taire la honte morale qui devrait peser sur ces êtres abjects, si tant est qu’ils aient eu une conscience.
Il est des plus important que la France puisse s’interroger sur ce qui est moral et vertueux ou non, pour ce qui est aussi une question d’éducation ! Et en dessous de 15 ans c’est NON !