Pêches & nectarines : une année courte en volume
Après l’abricot c’est au tour de la pêche de prendre une gamelle cette année. Les volumes attendus sont en fort repli
Les premiers échanges sur le marché au départ de l’Espagne sont encourageants. Les prix qui dévissent habituellement avec l’arrivée des premiers volumes restent pour l’heure, à la fin mai, bien fermes. Et l’ensemble des producteurs européens espèrent aujourd’hui qu’ils restent ainsi après une année 2019 globalement compliquée et peu rémunératrice, en particulier en Espagne. Si les prix n’ont pas plongé, c’est parce la production européenne sera en très net recul cette année. Les estimations tablent sur 19 % de volumes en moins par rapport à l’an passé, 2,4 millions de tonnes contre près de 3 millions l’an dernier. C’est l’Italie qui paye le plus lourd tribut à cette campagne avec un recul de 323 000 tonnes (-28 %). En cause, un gel très sévère en Émilie-Romagne qui a détruit les trois quarts de la récolte et un hiver, comme pour les abricots, qui a manqué de froid. Avec 819 000 tonnes prévues, l’Italie est loin (-34 %) de sa moyenne des cinq dernières campagnes. En Grèce, le recul est plus limité, – 10 % par rapport à 2019 et une production attendue de 303 500 tonnes.
Fort recul et arrachages en Espagne
En Espagne la pêche a beaucoup souffert l’an passé, et souffre globalement depuis la mise en place de l’embargo russe. 4000 hectares de vergers ont été arrachés depuis la dernières campagne, dont 2000 pour la seule Catalogne, avec des reconversions en cours vers les fruits à coques. Pour la campagne qui s’ouvre, la production est annoncée en recul de 188 000 tonnes à 1,14 million de tonnes, soit 14 % de moins par rapport à 2019 et 11 % de moins par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. La production française est celle qui s’en sort le mieux malgré le gel survenu dans la vallée du Rhône et les trombes d’eau du printemps sur le Gard et les Pyrénées-Orientales. La production attendue est de 182 933 tonnes en repli de 7 % par rapport à 2019 et 10 % par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. Cinq campagnes positives selon Bruno Darnaud, président de l’AOP pêches et abricots de France. « Le taux de renouvellement du verger est de 8 % en ce moment, cela prouve qu’il existe une vraie dynamique dans cette production même si les surfaces ne progressent pas. » Une incertitude majeure pèse toutefois sur la campagne qui s’ouvre : quel sera, cet été, l’appétit des consommateurs dans le contexte de crise de la Covid-19 ?