Parce que rien n’est jamais simple (sem. 40-2023) [par yann Kerveno]

Drôle de question

La question ne manque pas d’intérêt, même si elle n’est pas encore posée sur la place publique mais alors que les premiers produits arrivent sur certains marchés. La viande de synthèse, celle que l’on produit dans des réacteurs biologiques sans le recours à l’animal pour la porter, est-elle de la viande ? Il y a peut-être un début de réponse dans les interrogations religieuses selon un passionnant papier publié par le site MorningBrew.com. En effet, pour la religion musulmane par exemple, la viande ne peut être consommée si elle n’est pas, dans un premier temps, issue d’un animal tué et, dans un deuxième temps, tué selon le rite pour qu’elle soit classifiée halal. Puisque la viande de synthèse ne passe pas par l’abattoir, la question se pose au regard de ces exigences, de savoir si elle pourra ainsi être consommée par les croyants. De quoi, indirectement, donner raison à Jean-François Hocquette, chercheur et un des meilleurs connaisseurs de ce sujet, qui estime que la viande ne peut prétendre au titre de viande, justement parce qu’il n’y a pas mort de l’animal, que les enzymes n’ont pas fait leur travail naturel post-mortem. Donc que le produit éventuellement commercialisé ne sera donc que… du muscle. Et non de la bavette.

Précautions

Alors que la pluie manque toujours dans les Pyrénées-Orientales, si l’on ajoute ces deux dernières années, la pluviométrie perpignanaise est en deçà de celle qu’elle fut durant la même période à Alger, l’Australie se prépare au pire. Le pire, c’est la perspective d’une longue période sèche qui s’ouvre avec le retour de El Niño cet automne. Pour l’instant seules deux provinces ont déclaré l’état de sécheresse. Dans le pays, le bénéfice des exploitations agricoles a été amputé d’un quart ces dix dernières années à cause des conditions climatiques. Certaines régions, comme le Queensland, mettent en place localement des plans de résilience sécheresse et dans ces secteurs, les éleveurs anticipent les difficultés en décapitalisant les cheptels.

Larcin (gros)

L’an passé, la Russie a volé autour de 100 000 tonnes de céréales dans les ports ukrainiens conquis depuis le début de la guerre comme le montre une enquête du Wall Street Journal qui a pu pister camions et bateaux. Des grains vendus aux pays alliés de la Russie au Moyen-Orient, en particulier la Syrie et la Turquie. Et ce, au prix de la mobilisation d’une armée de camions sans plaque d’immatriculation et de chauffeurs recrutés parmi les soldats de l’armée russe.

Court sur patte

Bientôt des petits maïs ? Raccourcir la tige du maïs, comme on le fit pour le blé, pourrait être une solution pour le rendre plus résistant à la verse lors des intempéries que les champs sont amenés à subir aujourd’hui. À cet effet, Bayer et Pairwise ont signé un partenariat de cinq ans pour développer, en particulier par édition génétique (procédé interdit en Europe), des maïs moins hauts. De quoi permettre d’avoir des plantes plus résistantes et d’en semer plus au mètre carré.

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