Parce que rien n’est jamais simple (sem. 25-2023) [par Yann Kerveno]

Le vent tourne

Après les déboires du secteur des succédanées de viande (Beyond Meat en particulier), voici que l’indoor farming connaît des ratés aux États-Unis (ils sont déjà survenus en France). Un des leaders du secteur, AeroFarms, vient de se mettre sous la protection de la loi sur les faillites et cherche une porte de sortie de crise. Fondée en 2004, l’entreprise, qui a levé 238 M$, a échoué à entrer en Bourse fin 2021 (pour une valorisation espérée à 1,2 milliards de dollars) et voit les investisseurs se détourner du secteur.

Elle n’est d’ailleurs pas la seule entreprise en difficulté. Ainsi, AppHarvest, spécialisée dans la tomate en particulier et entrée en bourse il y a quelques mois, fait l’objet d’un avis de radiation du Nasdaq et a jusqu’en octobre pour faire remonter le cours de ses actions au-dessus d’un dollar (0,45 $ la semaine passée). D’ici là, elle a annoncé pouvoir potentiellement se trouver à court de liquidités alors qu’un investisseur cherche à récupérer 90 M $ prêtés pour la construction d’une usine. Le point noir ? La difficulté à faire baisser les coûts de production. Pour autant, les difficultés des uns n’empêchent pas d’autres de continuer à nourrir des projets pharaoniques, comme Plenty qui prévoit d’investir 300 M $ dans une ferme verticale, capable de produire près de 10 000 tonnes de fraises sur moins de 50 ha.

Le nom

Aux États-Unis toujours, la Food and Drug Administration vient de se prononcer. La viande de poulet de synthèse sera dénommée “Cell-cultivated chicken.” Cela ouvre une porte de plus à la commercialisation de viande de synthèse de poulet. Deux entreprises, Upside Foods et Eat Just, ont déjà reçu le feu vert du ministère de l’Agriculture pour entamer la production et la commercialisation à grande échelle. Ne leur manque plus que de passer avec succès l’examen de leurs usines.

Chaud et froid

Vladimir Poutine joue avec les nerfs des marchés des céréales. Le 13 juin dernier, il a annoncé que la Russie pourrait se retirer de l’accord sur la circulation des produits agricoles dans la Mer Noire. C’est cet accord qui permet aux Ukrainiens d’expédier une partie de leurs céréales et oléoprotéagineux. Selon le président Russe, les Occidentaux, en l’occurrence, l’Organisation des Nations Unies qui a supervisé l’accord, n’ont pas tenu leurs promesses. L’accord stipulait en effet que l’ONU aiderait la Russie à exporter ses matières premières agricoles, engrais et céréales. L’accord, signé en juillet dernier, a permis de faire transiter 31 millions de tonnes de maïs et de blé en un an vers la Chine, l’Espagne, la Turquie, l’Italie, les Pays-Bas, l’Egypte et le Bangladesh. L’accord doit expirer le 17 juillet prochain.

Amandes

La production espagnole d’amandes va connaître cette année un bond spectaculaire et va dépasser les 120 000 tonnes, 49 % au-dessus d’une récolte moyenne pour le pays. La principale raison de cette progression est l’entrée en production de 16 000 hectares récemment plantés dans le pays. Aujourd’hui, l’Espagne compte plus de 538 000 hectares de vergers d’amandiers dont 100 000 en bio.

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