Parce que rien n’est jamais simple sem. 14-2023 [par Yann Kerveno]

Inquiétude

Si la grippe aviaire occupe toujours l’actualité de ces dernières semaines, à cause des restrictions et abattages d’élevages de volaille, elle est en train de prendre un tournant délétère en Amérique du Sud tout particulièrement. Pourquoi ? Parce que le virus H5N1, découvert pour la toute première fois en Écosse dans les années 1950, a allègrement franchi la barrière des espèces et contamine maintenant des mammifères. On ne compte plus les lions de mer retrouvés morts sur les plages du Pérou… L’inquiétude aujourd’hui, c’est que le virus puisse se transmettre de mammifère à mammifère, ce qui n’est pas encore avéré, et devienne ainsi plus facilement transmissible à l’homme. Notre espèce a été peu concernée jusqu’ici, un peu pus de 800 cas depuis le démarrage de la dernière épidémie en Chine, mais la moitié des personnes qui ont contracté le H5N1 en sont mortes… De quoi avoir envie, en attendant la vaccination des volailles, de garder un œil sur le maillon faible de cette histoire, le vison, qui, hôte de plusieurs souches de grippe aviaire, pourrait avoir les clés pour recombiner un virus dangereux et transmissible d’homme à homme.

Pas mieux

Tout aussi inquiétante, la détection de Xyllela fastidiosa (sous espèce fastidiosa) sur une vigne de deux hectares d‘une vingtaine d’années dans le centre le pays. C’est la première fois que cette souche, qui est très efficace sur vigne au contraire des autres (les sous-espèces multiplex, pauca ou sandyl) en circulation qui déciment en particulier les oliviers du Sud de l’Italie, est détectée sur la vigne sur le continent. Un seul cas avait été jusqu’ici rapporté, en 2016 au Baléares. Les services du ministère ont prévu cette année 2 000 contrôles et 300 prélèvements dans les vignobles français pour la recherche de cette bactérie.

Ours

Ici, les ours bouffent les brebis, au Japon, les habitants bouffent les ours. Non, malgré la semaine, ce n’est pas un poisson d’avril. S’il y a longtemps que les habitants du Nord du pays consomment de l’ours comme nous du chevreuil, l’attention se porte aujourd’hui sur le succès inattendu d’un distributeur automatique de viande d’ours fraîche à 16,50 euros les 250 grammes. La viande d’ours provient des quotas attribués aux chasseurs locaux chaque année qui tentent de contrôler les populations d’ursidés dans le Nord de l’archipel. Ainsi, le nombre de rencontres entre hommes et ours est passé de 4 800 en 2009 à plus de 20 000 en 2020 qui se sont soldées par deux morts et 158 blessés. 40 % de ces rencontres ont lieu en zone résidentielle ou sur des terres cultivées lorsque les ours viennent se ravitailler.

Manioc

La recherche avance, en tout cas elle avance vite lorsqu’elle a accès aux outils les plus efficaces. C’est ainsi le cas autour du manioc, cette plante qui est à la base de l’alimentation de centaines de millions de personnes dans le monde, pour près de la moitié en Afrique. Une étude publiée tout récemment annonce la mise au point par procédé d’édition génétique (CRISPR-cas9, interdite en Europe), de variétés à faible teneur en cyanure contrairement à celle actuellement cultivée. Cette innovation pourrait contribuer à faire grandement reculer la maladie de Konzo provoqué par la consommation de manioc mal cuit.
Y. K.

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