Parce que rien n’est jamais simple sem.04-2023 [par Yann Kerveno]

Ils vont se sucrer

La Cour européenne de justice a donc interdit, il y a quelques jours, le principe des dérogations accordées par sept pays européens pour continuer à utiliser cinq insecticides de la classe des néonicotinoïdes sur betterave sucrière. Retirés du marché pour leur impact sur les populations de pollinisateurs, ces insecticides avaient été autorisés par dérogation en France dans un cadre très strict, enrobage de semences seulement et interdiction de cultiver des plantes à fleurs pendant plusieurs années après la betterave pour éviter que les insecticides rémanents dans les sols puissent nuire aux pollinisateurs. Ce n’était pas parfait, mais en l’absence de moyens de lutte alternative contre les pucerons qui transmettent une maladie en particulier, la jaunisse virale, capable de faire chuter les rendements de 30 à plus de 50 % dans les parcelles, c’était mieux que rien. Alors que peut-il se passer maintenant à la suite de l’arrêt de la Cour de justice ?

Les planteurs vont utiliser d’autres insecticides, aériens ceux-là… Et tant pis pour les… pollinisateurs. Sans garantie d’efficacité en plus… La menace est en fait systémique dans l’attente d’une alternative qui ne semble devoir, selon les chercheurs, être issue que de l’amélioration variétale et de l’édition génétique, cette dernière étant interdite, cela ne vous aura pas échappé, en Europe. Il y a donc fort à craindre que la production sucrière européenne se casse la figure dans les années qui viennent. Ce qui nous contraindra vraisemblablement à aller nous approvisionner au Brésil. Pays où les néonicotinoïdes sont autorisés et utilisés. Et l’on pourra alors s’offusquer, parés nos vertus, de la déforestation de la forêt amazonienne.

Le Messi

Plus léger pour poursuivre… Vous serez ravis d’apprendre qu’un producteur de maïs argentin de la région de Cordoba, a reproduit le visage de la star Lionel Messi dans un de ses champs. Pour parvenir à réaliser cette image sur plusieurs hectares, il a fait appel à un collègue qui a programmé et géocodé son semoir pour réaliser le dessin en augmentant la densité de plantation des maïs dans les zones destinées à faire apparaître le visage du footballeur. Code que l’agriculteur, il s’appelle Maximiliano Spinazze, a depuis gracieusement mis à disposition de ses collègues qui voudraient faire de même.

Ça bouge

Au Texas, le poids du changement climatique est très sensible, la sécheresse devenue courante et l’agriculture doit rapidement évoluer. Deux pistes sont étudiées, le changement de variétés pour en cultiver de plus adaptées aux nouvelles conditions climatiques, en piochant dans les catalogues des semenciers. L’autre évolution qui pointe le bout de son nez, c’est l’abandon des cultures de plein champ au profit des serres qui permettent de mieux contrôler et les températures et l’eau !

Ça chauffe

Si l’on se souvient de l’impact de l’inflation des prix des produits alimentaires en 2011 en Afrique du Nord et au Proche-Orient, il faut de nouveau surveiller ce qui se passe dans la zone. Elle n’a en effet pas échappé à l’inflation liée, entre autres, à la guerre en Ukraine. Un sondage commandité par le journal égyptien Al-Monitor, révèle que 68 % des populations d’Égypte, de Turquie, du Yemen, de Tunisie et d’Irak sont inquiètes de leur capacité à accéder à la nourriture dans les mois qui viennent. Selon la FAO, les prix alimentaires ont crû de 14,3 % dans le monde en 2022.

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