Parce que rien n’est jamais simple 2022 – #12 [par Yann Kerveno]

Intelligence artificielle

Difficile d’échapper à la guerre en Ukraine et à ses conséquences sur nos systèmes alimentaires et agricoles. Pour autant, la terre tourne toujours et il s’y passe parfois de drôles de choses ! Il y a par exemple cette machine, ce robot, à qui on ne raconte pas de salades puisqu’il est capable de les ramasser ! Développée au Royaume-Uni, tractée par un tracteur, cette machine est équipée d’une caméra et c’est l’intelligence artificielle qu’elle embarque qui décide où couper le pied. Aux dires des concepteurs, automatiser la récolte d’une iceberg fait partie des choses les plus difficiles à mettre au point. C’est aussi une dimension à laquelle on ne pense pas forcément, mais l’entrée des robots et de l’intelligence artificielle ouvre grand la porte à de nouveaux risques, en particulier celui de cyberattaques qui pourraient clouer au sol les drones et bloquer les récolteuses. Mais il y a plus grave encore, et si les intelligences artificielles, programmées pour atteindre le meilleur rendement possible, écartaient de leurs calculs les paramètres de préservation de l’environnement ? Les auteurs de l’étude, publiée dans Nature, indiquent que le plus grand danger, aujourd’hui, c’est que ces problématiques ne sont pas assez prises en compte par les futurs utilisateurs de ces matériels.

Naturel ? Vous êtes sûrs ?

Vous avez dit naturel ? Bien, mais n’oubliez pas de vous méfier de ce qui est naturel, parce que ce n’est pas forcément sans danger ni risque a rappelé Bernhard Url, président de l’Agence de sécurité sanitaire européenne (EFSA). En substance, il explique qu’il existe un fossé entre la réalité et la perception des consommateurs. C’est à dire que lorsque les scientifiques perçoivent les risques sanitaires dans les bactéries, les virus, les mycotoxines, les intoxications, les consommateurs s’inquiètent des additifs, des pesticides et des OGM… Il attribue l’existence de ce fossé à un manque de communication et à la complexité de nos systèmes alimentaires. “L’utilisation de produits chimiques donne aux gens le sentiment que la nourriture d’aujourd’hui n’est pas comme la nourriture supposée naturelle de nos grands-parents, ce qui est complètement faux : la nôtre est bien meilleure.” Et sûre.

Une salade de betterave à l’huile de tournesol ?

Au long de cette interview passionnante, il égratigne aussi en passant l’agriculture bio avec finesse. Est-ce que les produits sont plus sains ? “Il n’y a aucune preuve convaincante. Il pourrait y avoir moins de résidus, mais nous n’avons aucune preuve que cela le rende plus sain. Plus nutritif ? Soit. Cependant, on pourrait dire qu’il est plus sain pour la fertilité des sols, car il prévient l’érosion. Il a ses avantages pour l’environnement et est meilleur en termes de bien-être animal (…) mais la sécurité ne peut pas être incluse là-dedans.”
Sachez sinon qu’en Espagne, les betteraviers sont dans les starting-blocks après des années difficiles, ils s’attendent à un développement important des surfaces emblavées. Tandis que les associations de consommateurs ont attaqué cinq enseignes à cause des restrictions qu’elles ont imposées sur les achats d’huile de tournesol. Enfin, vous pourrez peut-être bientôt présenter l’addition du repas aux personnes que vous avez invitées à dîner, c’est la mode, paraît-il, à San Francisco !

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