Parce que rien n’est jamais simple #19 [par Yann Kerveno]

Ben mon cochon

Il y a un risque certain sur le cochon. On a vu ces trois dernières années comment la peste porcine africaine avait décimé la population de suidés en Chine, obligeant le pays à importer massivement de la viande de porc. Au grand bonheur des producteurs européens, américains et brésiliens. Confinée aux portes de l’Europe occidentale, la peste porcine n’a réussi pour l’heure qu’à infecter un seul élevage en Allemagne, pays où, par contre, les cas de peste sur sanglier approchent les 2 000… Mais c’est de l’autre côté de l’Atlantique, et précisément en République Dominicaine, que la maladie vient de faire son apparition et où 30 000 porcs ont été abattus. Voilà de quoi inquiéter les producteurs brésiliens qui ont tout de suite renforcé les mesures préventives et notamment les quarantaines pour les étrangers travaillant sur ce secteur. Bonne nouvelle pourtant, une équipe de chercheurs américains est sur la piste d’un nouveau vaccin obtenu par édition génétique.

Ces “cochons” qui se goinfrent

Le titre était beau comme l’Antique. “Les céréaliers profitent de la flambée des cours du blé.” Dans ce papier du Monde, on explique les raisons de la hausse du prix des céréales, 250 euros la tonne pour le blé tendre, 330 pour le blé dur. Et l’on précise que si la baguette n’est pas concernée par une éventuelle augmentation de son prix, chiffon facile à agiter dans la touffeur de l’été, d’autres produits pourraient augmenter, les volailles, les œufs ou les pâtes… Et là Twitter de s’enflammer et de nombreux agriculteurs de rappeler que si le prix des céréales augmente, en raison de la conjoncture et du marché, l’ensemble des intrants augmente aussi et qui plus est de manière constante. Et que la récolte 2021, les moissons se terminent tout juste dans le Nord de la France avec parfois des blés germés sur pied, n’est pas exceptionnelle en volume et possiblement de bien piètre qualité avec de nombreux déclassements du blé panifiable vers l’alimentation animale… Sans compter qu’en dépit des jérémiades des industriels, ramenée au niveau du consommateur, cette flambée des prix reste très limitée, 2 centimes pour une baguette et 10 centimes sur un kilo de pâtes.

À qui la faute ?

Cet été aura aussi été celui des incendies, en France, dans tout le bassin méditerranéen et un peu partout dans le monde soumis à d’inédits coups de chaud. En France, le feu du massif des Maures a occupé les antennes pendant quelques jours pour laisser au final 7 000 hectares de cendres au-dessus de Saint-Tropez. Et un début de polémique autour du rôle supposé des décisions de la réserve naturelle installée dans le massif, la moitié de sa surface est partie dans les flammes, dans la propagation du feu. Certains observateurs expliquant qu’en chassant le pastoralisme au bénéfice de la vie sauvage, la réserve s’est privée d’un entretien pourtant essentiel dans la lutte contre les incendies. À suivre… Dans le Var, le maire d’Artigues, commune où un incendie a rasé 1 700 hectares, accuse le loup dont la présence a chassé les éleveurs des forêts alentour en raison du risque de prédation. Et sans troupeau, la forêt, mais surtout les clairières, ne sont plus entretenues et ne peuvent plus jouer leur rôle de coupe-feu.

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