Non monsieur le président de France Nature Environnement, le journal l’Agri n’est pas un “torchon” !

Monsieur,
vous étiez, le 15 mai dernier, une nouvelle fois invité à intervenir sur France Bleu Roussillon pour évoquer “les tensions entre certains agriculteurs et France Nature Environnement”. FNE étant une association que vous présidez en Languedoc Roussillon. Après une minute et 10 secondes de monologue, durant lequel vous avez pris soin de traiter la présidente de la Chambre d’agriculture des P.-O. de menteuse, voilà que vous évoquez les propos d’un jeune agriculteur tout naturellement diffusés dans L’Agri. Et vous précisez : “les associations environnementales seraient responsables de tous les maux en mode Jean-Paul Pelras…” Pour tout vous dire, cher Monsieur et pour m’être vu, tout au long de ce parcours rocambolesque dont vous ne savez certainement pas grand chose, attribuer quelques satisfécits divers et variés, celle-là, on ne me l’avait encore jamais faite. Voilà qu’à présent, je suis dépositaire d’une mode, d’une tendance, d’un procédé, d’une méthode, peut-être même d’un style, allez savoir… Vous remarquerez en lisant ou en relisant mes éditoriaux et mes correspondances, puisque, de toute évidence, vous êtes très attentif à ce que je publie, que je ne vous ai encore jamais cité nommément, alors que vous ne vous êtes pas gêné pour le faire à l’antenne me concernant.

Vous évoquez un peu plus en aval de votre diatribe “les haineux du coin” en faisant référence, soyons sélectifs puisque vous semblez disposer de quelques soutiens locaux, à certains agriculteurs des Pyrénées-Orientales et à certains représentants syndicaux. Nous n’allons pas revenir ici sur les conséquences que votre action a sur les productions agricoles depuis que vous intervenez régulièrement et juridiquement pour faire augmenter les débits réservés en rivière. Car, puisque vous consultez mes publications, vous connaissez mon opinion concernant les contraintes écologistes que vous préconisez.

Et puisque, utilisant le culte de la persécution, vous évoquez les menaces, sachez que le monde paysan a largement dépassé ce stade à l’heure où beaucoup d’agriculteurs en sont à abandonner leurs productions du fait des restrictions qui leur sont imposées. Une situation que vous ne pouvez certainement ni comprendre, ni évaluer. Tout comme vous ne pouvez savoir ce que représente toute une vie de travail sacrifiée quand il faut abdiquer, quand on ne peut plus honorer ses dettes, rembourser ses prêts, payer ses ouvriers et tirer un trait sur tout ce que les générations précédentes vous ont légué. C’est peut-être là que se situe la grande différence, Monsieur le président de France Nature Environnement, entre ceux qui défendent un métier et une association, dont le siège est basé à Montpellier, qui tente de promouvoir quelques idées. Et, pour développer en “mode Jean-Paul Pelras” : qui ne savent de l’outil ni l’usage ni le prix.

Enfin, vient la calomnie, celle qui vous autorise à traiter sur Twitter le journal l’Agri de “torchon”. Il va sans dire que, venant de vous, cette insulte, puisqu’il s’agit bien d’une insulte, doit être considérée comme étant un honneur, un plébiscite, un compliment, voire même un encouragement à persévérer. Aucun autre titre, localement, ne fut gratifié d’un tel compliment. Ce qui prouve que l’Agri, une fois encore, est dans le vrai.

Nonobstant cette évidence, il n’en demeure pas moins l’affront. Le temps des demandes en réparation étant devenu désuet et n’étant pas familier des circonvolutions juridiques sur lesquelles vous aimez musarder, c’est sur le terrain politique que je vais donc me transporter. Et ce, en m’adressant à la présidente de la Région et au représentant local de l’État pour leur demander de reconsidérer, à la baisse bien entendu, voire à l’annulation, leurs subventions à l’égard d’une association dont le représentant vient de qualifier notre journal de “torchon”. Une atteinte à un titre respectable et respecté, créé, rappelons-le, en 1947. Mais aussi une marque de mépris envers les agriculteurs que nous défendons semaine après semaine contre ceux qui nuisent à leur quotidien, à leur dignité, à leur profession.

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