Macron n’est pas sur le jour d’après. Il est sur le coup d’après !

Alors que nous étions en train de nous demander, à en juger par la ribambelle de diafoirus défilant sur notre petit écran, qui, des sommités médicales ou du gouvernement, étaient en train de piloter la France, voilà enfin un signe de sortie de crise. Un de ces signes, pour ainsi dire subliminaux, qui s’éloignent des préoccupations scientifiques et retrouvent, in petto, le chemin des calculs politiques. Macron, selon les observateurs du moment et ceux qui déambulent sous les lustres à facettes du pouvoir, aurait l’intention de composer un gouvernement d’union nationale. L’hypothèse est à relier à cette petite phrase lâchée par le président de la République lors de sa dernière allocution télévisée : “Dans les prochaines semaines, avec toutes les composantes de notre nation, je tâcherai de dessiner le chemin”. Un peu, finalement, toutes proportions gardées, comme quand Gaullistes et Communistes s’étaient alliés, de juin 1944 à octobre 1946, pour reconstruire la France. Sorte de cohabitation contre-nature qui viserait à relancer l’économie du pays au lendemain de la crise sanitaire. Une crise dont la gestion est de plus en plus ouvertement critiquée par l’opposition avec tout ce qui fut suggéré, imposé, affirmé le dimanche et annulé, abrogé, infirmé le lundi. Le vent du boulet guette le pouvoir en place et la contrition ne sera pas de nature à apaiser la tempête. Alors, pour garder la main, le premier d’entre nous, s’il veut le rester en 2022, doit désamorcer la contradiction en semant la discorde pour obtenir la concorde.
Des noms ont, à ce titre, circulé dans la presse nationale, celle qui côtoie forcément les visiteurs du soir, où l’on parle du retour de Manuel Valls, de Nathalie Kosciusko Morizet, de Stéphane Le Foll, de Michel Barnier et même de Strauss Kahn. Aucun extrême dans les “nominés”. Ce qui aurait pour incidence de concentrer l’opposition future sur les seuls Mélenchon et Le Pen.

Les secteurs économiques ne vont pas tarder à montrer les dents
Mais une liste non exhaustive de prétendants ou de pressentis qui ne correspond pas vraiment à l’idée que l’on se fait du jour d’après en politique. Des noms auxquels il faudrait rajouter ceux de quelques écologistes indéboulonnables qui pourraient nous être imposés, car l’agenda politicien ne s’embarrasse guère de scrupules et car l’appareil d’État, s’il manque de masques et de tests, commence lui aussi à manquer de souffle.
Les secteurs économiques ne vont pas tarder à montrer les dents et, pour certains, se demandent déjà qui d’Emmanuel Macron ou du professeur Delfraissy est en train de diriger le pays. Et ce, même si le président de la République a su tenir tête au scientifique en levant l’hypothèse d’un confinement prolongé pour les personnes âgées.
Car le chef de l’État n’est pas sur le jour d’après, il est sur le coup d’après. Celui qui lui permettra de rester sur les starting-blocks de la présidentielle. Pour y parvenir, il va devoir faire des choix politiques, économiques, sanitaires, sociétaux. Il se trompera peut être. Mais le temps est venu pour lui d’assumer, sans trembler et dès le 12 mai, cette immense part de risque qui tricote ou détricote l’étoffe des “héros”.

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