Lettre aux nouveaux inquisiteurs [par Jean-Paul Pelras]
Mesdames, Messieurs, dans un communiqué parvenu à la rédaction du Journal d’ici (Lavaur -Tarn), vous avez, en utilisant avec “courage” un pseudonyme dit “Le Chardon”, revendiqué le saccage du domaine de Fontorbe où 9 000 pommiers ont été vandalisés sur 3 hectares.
Vous dites, entre autres mots comme il se doit “inclusifs” : “Nous, habitant.e.s des campagnes ou des villes, descendant.e.s des paysan.ne.s qui ont nourri les humains de ce monde pendant des millénaires sans le détruire, nous ne pouvons plus croire des menteurs avérés. Une promesse de bio qui repasse directement en conventionnel n’est qu’un exemple de ce à quoi fait face une population entière : une agression actuelle, injustifiée, réelle, conduisant inévitablement à une défense nécessaire, simultanée et proportionnée. Vous avez créé un peuple en état de légitime défense. Et ce peuple va se défendre, et sauver ses enfants de vos poisons.”
Après le saccage des “bassines” dans les Deux Sèvres, celui des serres expérimentales nantaises, les intrusions dans les élevages, les menaces régulières proférées sur tout le territoire français à l’encontre de ceux qui épandent, labourent, sulfatent, cultivent ou essayent (comme le faisaient ceux dont vous descendez…) d’exercer tout simplement leur métier, voilà que vous vous placez en “état de légitime défense” contre ce que vous considérez comme étant une “agression”, alors qu’il s’agit tout simplement d’une production. Une production qui est repassée du bio au conventionnel au grand dam de ceux qui, probablement comme vous, n’ont aucune notion économique et ne doivent pas être souvent confrontés aux obligations de résultats.
Vous avez donc décidé qu’il n’y aurait aucune culture tolérée en dehors du bio, sans tenir compte, bien entendu, des difficultés que rencontre cette filière, du pouvoir d’achat des ménages et des rendements qu’il faut garantir pour nourrir, qualitativement et quantitativement, 365 jours par an, la population.
Il faut pourtant, même s’il vous en coûte, écouter Daniel Sauvaitre, président de l’AOP pommes-poires : “La production de pommes bio va atteindre cette année 180 000 tonnes, alors que les ventes ne dépassent pas 90 000 tonnes. Les Français ne les achètent pas, c’est trop cher ! Et le bio ne se vend pas non plus à l’export.” (Source Le Point – Géraldine Woessner).
Vous êtes, en commettant de tels actes dans des propriétés privés, les intercesseurs d’une société qui encourage l’anarchie et cautionne la dégradation du bien d’autrui. Vous profitez d’une mode qui se croit autorisée à promouvoir, soutenue par quelques politiciens et politiciennes opportunistes, la déconstruction et l’incurie. Quelle serait votre réaction si, demain, des individus non identifiés vous retournaient la politesse dans une surenchère qui conduirait inévitablement à l’affrontement et aux poursuites judiciaires ?
Vous êtes les nouveaux inquisiteurs, ceux qui désignent à l’avenant et de façon arbitraire celui qui doit être châtié, au nom d’une écologie que nous savions punitive avec les taxes qui lui sont corrélées et que nous savons désormais agressive avec les actions illégales que vous conduisez.
Longtemps surnommés les “Khmers verts” vous voici “Torquemada” traitant de “climatosceptique” ou de “climatonégationniste” celui qui aura le malheur de trouver normal qu’il fasse chaud en été, celui qui se demande pourquoi les cartes météo sont passées, en quelques années, du vert à l’ultraviolet, celui qui trouve que vous en faites un peu trop dès qu’il s’agit, pour vendre votre soupe médiatique, de nous faire systématiquement culpabiliser entre deux pubs ventant les mérites d’une bagnole électrique et, tant qu’à faire, climatisée.
Allez, pour clore ce modeste propos et avant que vous ne les ayez tous coupés, profitez de l’ombre qu’autorise encore quelques vergers de pommiers. Vous verrez, ça détend et c’est bon pour les idées.
dans notre ‘coin’ nous veillons , un gus de la même chapelle sera mis hors d’état de recommencer ses saloperies.