Les vœux de Manu Ruperez, président de l’Agri

L’année qui vient de s’écouler restera, pour de multiples raisons, gravée dans l’histoire agricole des Pyrénées-Orientales et de l’Aude. La sécheresse historique qui a impacté et impacte encore nos productions laissera son empreinte, néfaste à plus d’un titre, dans l’économie de nos entreprises. Et la réponse tant attendue par les agriculteurs ne sera jamais à la hauteur de leurs espérances. L’insuffisance des aides et la non prise en compte du dogme écologique à l’origine des restrictions d’arrosage étant un très mauvais signal adressé, depuis Paris, aux agriculteurs du Midi de la France.

Isolés géographiquement, syndicalement, climatiquement, politiquement… Nous le sommes désormais économiquement. Car, ne pouvant pas prétendre aux aides PAC comme les secteurs des grandes cultures, les productions fruitières, maraîchères, viticoles ne peuvent compter que sur le revenu. Un revenu considérablement impacté, y compris pour l’élevage extensif, par les pertes de récoltes et, dans certains secteurs, par la chute des cours. L’Agri, depuis la réunion sur l’eau, organisée par notre journal à Saint-Estève en avril dernier, qui impulsa des actions syndicales et suscita, au regard des nombreux participants, de multiples réactions parmi les élus territoriaux, n’a jamais cessé d’alerter sur le manque de considération dont nos filières sont victimes. Mais aussi sur l’acharnement dont les environnementalistes font preuve, encouragés en cela par une certaine complaisance politicienne et administrative. Les articles diffusés d’une semaine sur l’autre depuis le printemps ont permis de mesurer l’évolution des comportements, le reniement des promesses, la complaisance de certains dirigeants et, ce qui est certainement le plus préoccupant, la résignation du paysan.

L’Agri n’est pas un journal inféodé. Il met les pieds dans le plat dès que le discours devient suspect. C’est ce qui ne plaît pas à certains, c’est ce qu’attendent pourtant, tous les jeudis, ceux qui sont connectés à la réalité du terrain.

Après 13 ans à la tête du journal, Jean-Paul Pelras va donc transmettre le relais. Et, comme il l’a expliqué dans son tout dernier édito (21 décembre 2023), même s’il va encore rédiger quelques chroniques avant son départ en retraite prévu pour fin juin, il ne nous livrera plus ses coups de gueule à la fois redoutés et respectés de Perpignan à Paris. À l’ami, je souhaite d’autres aventures ; à l’auteur, d’autres écritures ; au syndicaliste qu’il est toujours resté, d’autres articles, d’autres tribunes, ailleurs, là où son travail et son engagement sont considérés.

C’est donc Yann Kerveno, journaliste à l’Agri depuis 5 ans qui va le remplacer. Des changements, comme lorsqu’un nouveau rédacteur en chef arrive, vont intervenir dès le début d’année dans la ligne éditoriale, dans le calibrage des articles, dans la pagination, dans la maquette… Mais aussi dans les relations avec les responsables d’organismes professionnels, syndicaux, consulaires, économiques, institutionnels que Yann s’est employé à rencontrer depuis deux mois. L’Agri change, et c’est normal, avec des évolutions concernant l’édition numérique, le site et tout ce qui devient incontournable désormais dans le monde des médias et dans son interactivité. Un challenge que la nouvelle équipe du journal devra relever avec, je l’espère très sincèrement, le soutien de tous, abonnés, annonceurs, partenaires publics ou privés. Pour que notre journal, celui qui le dit tous les jeudis, puisse encore longtemps informer agriculteurs, artisans, chasseurs et, plus globalement, ceux qui défendent la ruralité et le travail des gens d’ici. Une belle année et une bonne santé à toutes et à tous.

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