Les “gros mots” de Jean-Paul Pelras : Le football !

Trente supporters et huit policiers blessés, un bus incendié et l’autoroute A1 bloquée pendant plusieurs heures dans les deux sens. C’est le triste bilan des échauffourées survenues au péage de Fresnes-lès-Montauban, à 60 kilomètres de Lille, le 25 mai en marge du match Paris Saint Germain / Olympique Lyonnais. Pourquoi tout ce grabuge ? Et bien, apparemment, à cause d’un mauvais timing, d’une rencontre entre plusieurs véhicules qui n’aurait jamais dû avoir lieu, les itinéraires ayant été prédéfinis avec des axes réservés aux supporters de chaque club et, tenez-vous bien, des escortes policières dédiées à chaque convoi.

Et là tu cherches les mots ! Et tu te dis « Faut quand même pas déconner ! » Parce que tu découvres que c’est avec ton fric, celui du contribuable, que l’on accompagne et que l’on protège des gugusses faisant le déplacement uniquement pour se foutre sur la gueule. Où sont les valeurs du sport dans cette affaire ? Y a-t-il un seul député, un seul sénateur, un seul ministre capable de se lever dans les Assemblées pour proposer une loi afin que tout ce cirque soit condamné, afin que ces rassemblements soient définitivement interdits et surtout afin qu’ils ne soient plus ni cautionnés, ni protégés.
Faut-il continuer à déployer, comme ce fut encore le cas lors de cette rencontre, à l’extérieur du stade, des colonnes entières de CRS pour juguler les affrontements ? Ou bien faut-il se contenter, comme l’a fait le club lyonnais, de « condamner fermement les violences survenues en marge du match ». Un club qui a dénoncé une « erreur manifeste de parcours ». « Pour des raisons encore à déterminer, l’escorte de police a décidé de faire passer sept cars lyonnais au milieu des dix-huit cars parisiens rassemblés au péage de Fresnes, alors que depuis deux mois, toutes les parties prenantes travaillaient sur la séparation des flux ». (Sources Midi Libre 26-05-2024).

Voilà donc où nous en sommes, à « séparer les flux » en utilisant la force publique, là, dans ce pays où l’inflation atteint des sommets et où nous avons de plus en plus de mal à acquitter nos factures d’électricité. Et ce, à l’heure où la « vedette » du ballon rond français devait percevoir, dans le cadre de son contrat le liant au PSG, 630 millions d’euros brut soit 282 millions d’euros nets ou, à la louche, 6 millions par mois et 200 000 euros par jour.
Parce que, oui, le football est devenu un gros mot plein de fric et de violence qui pactise avec la haine et l’indécence, dans une société incapable de réagir. Sur les gradins d’une civilisation qui ne sait même plus s’amuser sans s’autodétruire.

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