Le Mas Baux : une incitation culturelle aux métiers du vin

À mi-chemin entre les villes de Perpignan et de Canet en Roussillon, se dresse sur une terrasse du quaternaire, entourée de vignobles et de garrigues, une magnifique bâtisse viticole du XVIIIe siècle. Nous sommes au Mas Baux, une exploitation de 20 hectares que dirigent avec dévotion Marie-Pierre et Serge Baux. Passionnés par l’art du vin, c’est en 1997 qu’ils décident d’en prendre possession et de redonner vie à plus de 12 hectares de vignoble laissés, 6 ans plus tôt, à l’abandon. Bien qu’ils ne l’aient pas officiellement revendiqué, dès le début ils optent pour une culture en bio, label reconnu depuis, qui fêtera prochainement ses 10 ans. Avec sa gamme de vins blancs secs, rosés, rouges ou vins doux naturels, le domaine offre une large palette de créations, qui a su fidéliser une clientèle autant locale qu’étrangère. Mais cette année, comme pour l’ensemble de la profession, les traces de la crise sanitaire laissent bien des interrogations. “Notre activité commerciale a été réduite de près de 50 %, mais grâce à l’export, notamment avec nos clients de Belgique et d’Allemagne, pays qui étaient également confinés, nous avons réduit les dommages !” tempère Marie-Pierre. “En revanche, depuis quelques années maintenant, ce qui est l’avantage de notre petite structure, tout est vendu en bouteille avant le début de la prochaine récolte !” Tient à préciser Serge. “Mais cette année, c’est la première fois que nous allons arriver aux vendanges avec une cave qui n’est pas complètement vide ! Il va falloir jongler et la difficulté va être de pouvoir stocker en chapeau flottant et en cuve pleine.”

Cet été, cibler une clientèle régionale
Avec une production annuelle de 430 hectolitres, cette année sera aussi pour l’exploitation, celle de toutes les luttes. Tout aussi inquiétant que les conséquences de la Covid-19, le mildiou qui sévit sur l’ensemble du vignoble ne laisse aucun répit à Serge, qui lutte pour préserver la prochaine récolte. “C’est simple, depuis un mois, je traite régulièrement toutes les fins de semaines. Avec parfois d’énormes difficultés pour accéder dans les vignes, tant les sols sont humides !” Sur le plan commercial, depuis le déconfinement du 11 mai dernier, une période moins tourmentée semble se profiler. D’ailleurs, la clientèle locale fréquente à nouveau le caveau et, depuis la semaine dernière, le retour de commandes des restaurateurs présage pour le Mas Baux, l’assurance d’une reprise espérée. Avec une vente aux particuliers qui représente 30 % de l’activité, l’enjeu du moment auquel s’attèle Marie-Pierre, consiste à tout mettre en œuvre pour sauver la saison estivale. “Habituellement l’été on ne communique pas sur nos animations, visites, balades et dégustations ! Mais cette année, il est fort probable que les touristes étrangers soient aux abonnés absents, aussi, avant le 15 juin, nous allons mettre en place une stratégie marketing de maintien, voire de reconquête en ciblant la clientèle régionale.” Donner l’envie aux touristes de découvrir autrement les métiers du vin, c’est une incitation culturelle à laquelle nous convie le Mas Baux. Plus que jamais, la promotion d’un œnotourisme régional reste d’actualité et se dessine comme l’atout majeur pour pérenniser le tissu économique des domaines viticoles.

Thierry Masdéu

Contact : Mas Baux – Tél. : 04 68 80 25 04 contact@mas-baux.com

Photo : Serge et Marie-Pierre Baux, exploitants du domaine viticole Le Mas Baux à Canet en Roussillon. (Photo Thierry Masdéu)

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