L’antidote : Se souvenir des bons moments «En mai … » (Par Jean-Paul Pelras)
Évoquons aujourd’hui ce mois propice aux clochettes, aux ponts en tout genre, aux jeux floraux et aux joutes électorales. Un mois dont l’inauguration coïncide avec ces appels divers et variés qui tendent à célébrer quelque sève insurrectionnelle en défilant, avec des banderoles, sous les frondaisons de nos grands principes émondés. Et puisque nous en sommes aux principes, sachez que tout se perd, comme cet arbre que l’on plantait autrefois pour célébrer ce mois équipé d’un patronyme sonnant clair, à l’inverse de novembre qui nous expédie pour six mois dans les ténèbres de l’hiver. Le paysan avait en effet pris l’habitude d’offrir un arbre à son suzerain. Redevance dont il s’acquittait en ce jour chômé non sans avoir également déposé, à même les brodequins du nobliau, quelques solides victuailles, fruits de son labeur et de cette terre que les siècles suivants continueront à lui usurper. La tradition de l’arbre évoluant toutefois, puisqu’elle s’adressa ensuite, assortie d’une chansonnette et selon les régions, aux jouvencelles courtisées par des pastoureaux qui n’avaient pas lu Shakespeare mais qui savaient, sous le balcon aux glycines, fourguer autant d’arguments qu’un bon Roméo. Considérant cette annonce, sachez mesdames que si un garçon se pointe au crépuscule et souhaite vous planter un « mai », c’est que sa pensée dépasse de loin le simple geste botanique. Vous pouvez alors congédier le galant ou, en tout bien tout honneur, l’inviter à grimper. Le dicton le dit fort bien. En mai fais ce qu’il te plait. (Même si, aujourd’hui, les dictons sont un peu déboussolés)
Voir ou revoir cet excellent film « les enfants du marais » avec Villeret, Serrault, Gamblin, Dussolier, Cantona……..