Impact commercial : les bijoutiers espèrent qu’avec la fête des mères…
Après 8 semaines de confinement, la plupart des magasins classés “non essentiels” reprennent progressivement leurs activités commerciales. Selon le communiqué de presse de la Fédération du commerce spécialisé “PROCOS”, le chiffre d’affaires de ces négoces accuse une baisse de – 94 % en avril, et de – 37 % entre le 1er janvier et le 30 avril 2020. Seul le e-commerce, notamment le “click & collect”, a connu une dynamique dans les secteurs comme l’alimentation spécialisée, l’équipement de la maison et du sport. Conscients que les premières semaines de cette reprise risquent d’être très difficiles en raison de l’adaptation aux règles de distanciation et gestes barrière, bon nombre d’enseignes ont eu le temps de bien anticiper cette rentrée. Pour la dizaine d’artisans bijoutiers du département, avec cette semaine débute “le grand oral” commercial en cohabitation avec le Covid-19. “Comme beaucoup de commerces, on ne sait pas trop où l’on va !” annonce, dubitatif mais serein, Guillaume Laviose, héritier d’une famille d’artisans bijoutiers depuis quatre générations à Perpignan et qui a du suspendre 100 % de son activité depuis le 17 mars. “Nous disposons de gants, de masques, de visières intégrales et du gel hydro-alcoolique, essentiellement à pulvériser, qui est appliqué systématiquement devant le client, avant et après essayage du bijou.”
Baptêmes, communions, mariages… Un manque à gagner important
Tout en étant sécuritaire, cette nouvelle approche garantit l’essayage sur peau, préservant la beauté du geste et du joyau. L’objectif : mettre en confiance la clientèle, indispensable pour compenser les pertes de ces deux derniers mois. “Habituellement, au printemps, nous comptons sur les baptêmes, communions, mariages. Mais avec cette crise sanitaire, l’interdiction et reports des cérémonies religieuses a compromis sérieusement la plupart de nos prévisions de commandes.” Toutefois, à l’approche de la fête des Mères, le 7 juin prochain, Guillaume se refuse à broyer du noir et souhaite plutôt, pour l’ensemble des artisans bijoutiers, un regain d’activité. “Après ces longues semaines de confinement, j’espère que les personnes auront besoin d’un grand bol d’air de liberté. Et pourquoi pas en se disant : « on va se faire plaisir, ou on va faire plaisir, en offrant un bijou original à la personne qui nous est chère ! »” Sertis de grenats de Perpignan, (spécialité de la maison oblige), de saphirs, d’émeraudes ou de diamants, les bracelets, pendentifs, bagues et autres précieuses créations originales sont aussi, comme le rappelle le joaillier, un placement refuge en ces périodes incertaines.
Thierry Masdéu