Du brandy pour valoriser les pêches
Du brandy de pêches pour valoriser les fruits mûrs et ainsi lutter contre les écarts de tri… C’est l’idée qu’a exploitée un couple d’arboriculteurs de Corbères-les-Cabanes, Jérôme et Corrina Lopez, il y a quatre ans. Une expérimentation qui pourrait bien être développée. Retour sur expérience et perspectives.
Le terme de Brandy, désignant une eau de vie ayant “goutté” pendant au moins un an dans des fûts, évoque l’exotisme à nos oreilles françaises… Mais pour Jérôme Lopez, conflentois exilé sous d’autres cieux pendant des années, notamment aux USA où il a grandi, rien de plus banal. “Là-bas, le Brandy, c’est quelque chose qui se fait beaucoup, c’est vraiment présent dans la culture” explique-t-il. Voilà pourquoi, quelques années après avoir racheté une exploitation arboricole à Corbères-les-Cabanes, Jérôme et sa femme, Corrina, ont tenté cette expérience. C’était il y a quatre ans.
“Tous ces fruits bien mûrs, parfaits pour macérer”
“Le but était de valoriser nos écarts de tri”, explique-t-il. “Tous ces fruits qui, sans être en mauvais état, étaient bien mûrs et ne seraient pas commercialisés par la coopérative, étaient parfaits pour macérer et fermenter. On a donc pris six tonnes d’une variété précoce mais très gustative, May Pearl. Elles ont été distillées à la distillerie de Sigean. On a produit environ 700 litres d’eau de vie. Après le premier passage, elle est sortie à 72 degrés. Une fois coupée, l’alcool est tombé à 43 degrés. Nous avons obtenu le statut d’entrepositaire agréé. Nous avons commencé à la commercialiser dans certains commerces locaux, supermarchés ou boutiques, à Thuir et Prades.” Cette petite production, d’une couleur ambrée due à l’ajout de cannelle, “goutte” maintenant depuis trois ans.
Développer la commercialisation
“Elle est meilleure aujourd’hui. Nous allons donc maintenant pousser davantage à la commercialisation. Selon le retour que l’on aura, si nous voyons que la demande est au rendez-vous, nous en produirons davantage. Je pense qu’avec un produit de bonne qualité, il y a des débouchés !”. Depuis l’achat de leur exploitation en 2009, alors en monoculture pêche-nectarine, Jérôme et Corrina ont sans cesse rebondi. “Face à la sharka, nous avons voulu nous diversifier”, explique Jérôme. Aujourd’hui, l’exploitation est constituée de 25 ha de pêches-nectarines, 5 ha d’amandiers, 2 ha d’abricotiers et, depuis cette année, d’une production de concombres (293 tonnes produites). Diversification et valorisation, deux mots-clefs que ce couple d’agriculteurs a intégrés dans sa logique entrepreneuriale.
Fanny Linares