Bonnes vacances, Monsieur Hulot !

Disons-le d’emblée, contrairement à toutes celles et ceux qui ont trouvé son geste courageux, voire héroïque, je n’ai éprouvé aucune compassion, pas le moindre regret ni le moindre sentiment d’empathie lorsque j’ai appris, mardi matin, la démission du ministre de la Transition écologique. Tout simplement car, à ce moment-là, je venais de faire le plein à la station-service où, depuis début janvier et grâce à ce monsieur, le litre de gas-oil a pris plus de 20 centimes.
Et puis il y a cette petite phrase prononcée par l’intéressé, consécutivement à son départ du gouvernement : “On s’évertue à entretenir voire réanimer un modèle économique et marchand qui est la cause de tous les désordres écologiques…” À ce moment-là nous ne pouvons nous empêcher de penser à ce que fut, pendant un temps, le très charismatique ex-animateur d’Ushuaia. Émission, rappelons-le, qui prêta son blase moyennant royalties au shampoing éponyme. Ce qui obligea la haute autorité pour la transparence de la vie publique à révéler une fortune estimée à 7,3 millions d’euros gagnés, selon M. Hulot, avec “l’argent de la télévision qui lui aurait permis pendant 25 ans de bosser pour défendre l’écologie”. Évidemment l’écologie, celle qui fabrique et impose des ministres d’État avec seulement 2 % de suffrages aux élections, bénéficie pour cette occurrence exceptionnelle de circonstances “économiques” atténuantes…

Il valait mieux quitter la scène en protégeant le grand tétras qu’en autorisant l’exploitation de l’huile de palme à une compagnie pétrolière…
Transportons-nous à présent vers l’épisode des États généraux de l’alimentation où l’ex-ministre boycotta la restitution des travaux estimant que “le compte n’y étais pas.” Ce “compte” qui vise à contraindre systématiquement l’agriculture française. Cette agriculture qui, jusqu’à preuve du contraire, permet à notre pays de ne pas dépendre sur le plan alimentaire d’importations non contrôlées. Cette agriculture que Hulot voulait la plus vertueuse du monde. Cette agriculture qu’il a contribué à affaiblir et à isoler en lui imposant une écologie punitive et coercitive à coup de normes promptes à impacter sa compétitivité dans un contexte international où les règles économiques, sociales, fiscales et environnementales ne sont pas appliquées unilatéralement. Sachant, de surcroit, que le modèle prôné n’est pas en adéquation avec le pouvoir d’achat de cette grande majorité de Français qui n’a pas eu la chance de thésauriser dans l’audiovisuel ou le cosmétique…
Monsieur Hulot a donc claqué la porte au lendemain d’une partie de chasse où il n’aurait pas apprécié la présence d’un lobbyiste. Comme si le monde de l’écologie, avec son déploiement d’ONG, n’était pas rompu à ce genre de pratiques. Comme si tant qu’à faire, noblesse oblige, il valait mieux quitter la scène en protégeant le grand tétras qu’en autorisant l’exploitation de l’huile de palme à une compagnie pétrolière…
Celui qui avait, pour ainsi dire, annoncé son départ dès son arrivée a enfin pris congé du gouvernement Macron. Ce gouvernement qui en avait peut être assez de devoir rendre des comptes à celui qu’il fallait un peu trop systématiquement consulter dès que passait un vol de perdreaux, de zadistes ou de plantigrades pyrénéens.
Que dire de plus ? Si ce n’est vous souhaiter de bonnes vacances Monsieur Hulot. Et vous dire que le monde paysan, à sa façon bien entendu, vous salue bien !

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