Vaccination : qui sera responsable ? [par Jean-Paul Pelras]

La situation devient intenable. Le climat est délétère, l’agressivité et l’irritabilité remplacent, dans les repas de famille ou entre amis, dans la rue, sur les réseaux sociaux, dans les réunions qui sont encore autorisées ou maintenues, la sociabilité et le respect. Les vaccinés accusent les non vaccinés de ne pas l’être. Les non vaccinés en ont assez d’être stigmatisés et de devoir se plier aux contraintes de plus en plus coercitives qui leurs sont imposées. Les premiers, dont je fais partie depuis peu à mon corps défendant, ont franchi le pas car ils n’avaient pas le choix. Car ils ne veulent pas avoir à lâcher la main de l’être cher à la porte des urgences, sans possibilité de pouvoir les accompagner, les rassurer. Car ils ne veulent pas être traités comme des parias le jour où ils devront eux-mêmes se faire soigner. D’autres, ostensiblement, agitent leur pass sanitaire sous le nez de ceux qui ont sacrifié leurs emplois, qui sont privés de soins, de rendez-vous médicaux, de théâtre, de restaurant, de cinéma…

Oui, la situation devient intenable, car elle suscite un climat de défiance et de méfiance à l’égard du pouvoir et des médias qui relayent, dans une overdose de chiffres et d’informations parfois contradictoires, une actualité dont beaucoup se détournent car elle conditionne, jusqu’à saturation et depuis presque deux ans, le quotidien des Français.

Avec le pass vaccinal annoncé par Castex, et dont Véran reconnaît qu’il est une “forme déguisée d’obligation vaccinale”, l’étau se resserre de façon éhontée. La méthode est détestable. Avec le scenario de plus en plus probable d’une quatrième dose et celle d’un pass obligatoire pour pouvoir conserver son emploi, la confusion, la colère, l’incompréhension et la lassitude commencent à l’emporter. La rumeur européenne qui consiste à rendre la vaccination obligatoire s’amplifie. Et comme avec toutes les rumeurs ayant alimenté la crise sanitaire, ce qui relève de l’hypothèse pourrait très vite s’inviter sur les arpents de la réalité.

Alors, vont-ils imposer la vaccination obligatoire pour les “purs” qui ont déjà accepté et pour les “impurs” qui ont osé résister ? Tout le monde à la même enseigne, plus besoin de sélectionner, plus besoin de stigmatiser. Plus de verre à moitié plein, plus de verre à moitié vide. Plus de comptages foireux, contestables et empiriques. Plus d’atermoiements à la petite semaine, d’apparitions télévisées en propagandes subventionnées…

Les yeux dans les yeux !

Le gouvernement imposera-t-il une bonne fois pour toutes l’injection au lieu de faire culpabiliser les gens parce qu’ils ont osé se retrouver en famille ou entre amis, parce qu’ils ont osé manger à la cantine, parce qu’ils ont osé pousser la porte d’un bistrot, monter dans un train, serrer une main en sortant du boulot, se faire soigner ou soutenir un proche dans les couloirs d’un hosto ? Ou bien Macron, Castex, Véran, le gouvernement et les parlementaires de leur majorité, vont-ils prolonger le “en même temps”, celui de l’irresponsabilité qui pilote au doigt mouillé une société fatiguée, désabusée, en proie aux doutes, aux divisions et à l’anxiété. Jusqu’à présent, ils n’ont rien imposé, ils se sont contentés de tout interdire en empruntant ces chemins de traverse qui contraignent sans obliger.

Les politiques, les scientifiques si souvent sollicités médiatiquement depuis des mois, les labos qui engrangent et vont encore longtemps engranger des fortunes colossales, vont-ils endosser devant l’histoire, l’entière responsabilité des injonctions de l’injection et de son expérimentation ? Avec, sur le plan économique, sanitaire et politique, la débâcle ou le plébiscite qui en découlerait. Car peut-on, ad vitam aeternam, souffler impunément le chaud et le froid sur notre société, dans un contexte où, de surcroit, elle n’est même plus autorisée à “douter” ?

La nuance est importante car elle engagerait, cette fois-ci, non plus le consentement ou l’opposition des Français, mais la prise de position de ceux qui ont été désignés pour légiférer. Et qui resteront, devant le peuple, par delà les coulisses de l’énigmatique Conseil de défense, comptables de leurs responsabilités !
En d’autres termes, qui, parmi les décideurs du moment, du fauteuil de l’Élysée aux strapontins de l’Assemblée, aura le courage d’imposer le vaccin, les yeux dans les yeux à 67 millions de Français, en connaissance de cause, à quatre mois des présidentielle, à six mois des législatives, sans oser “douter” ?

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