Banyuls sur Mer : les sangliers de la discorde [par Yann Kerveno]

Des actions seront entreprises sur la Côte Vermeille pour faire baisser la pression des sangliers.

Les sangliers sont partout, l’information n’est pas nouvelle. Mais quand ils débarquent en ville, ça se voit. Et l’on en parle. Dans le vignoble, les dégâts sont patents, en particulier à Banyuls-sur-Mer. Au point qu’une réunion fut organisée la semaine dernière entre le cru et la fédération des chasseurs. “Si l’on trouve des sangliers en ville aujourd’hui, c’est aussi parce que les zones périurbaines se développent” tempère Gilles Tibié, directeur de la Fédération de chasse des Pyrénées-Orientales. En clair, la ville empiète de plus en plus sur les espaces naturels et réduit la fraction du territoire accessible aux animaux. “Parce que l’extension des zones construites réduit proportionnellement les zones où l’on peut chasser, il n’y a qu’à voir ce qui se passe autour du Mas Reig.”
Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cette recrudescence de sangliers, la proximité de l’Espagne, les méthodes de chasse, la difficulté à clôturer les parcelles, les évolutions de sangliers dans le département…

Du Fenouillèdes à Banyuls

“Il y a quelques années, les problèmes étaient concentrés dans le Fenouillèdes, aujourd’hui, on en parle sur Banyuls, cela évolue aussi en fonction des conditions climatiques” poursuit Gilles Tibié. Président du cru et non chasseur, comme il le précise, Romuald Peronne se demande dans quel chaudron il est tombé quand il s’est agi de se saisir de la question. “Les chasseurs du secteur ne sont pas d’accord pour qu’on détruise les sangliers, parce qu’après il n’y en aura plus, mais si on laisse les sangliers, on a des dégâts et on n’a plus de récoltes” résume-t-il. Y a-t-il réellement plus de sangliers qu’avant ? “Je ne sais pas dire, mais avec les petites récoltes, les dégâts se voient plus. Peut-être aussi, puisqu’on déploie des clôtures, que les sangliers se concentrent sur les vignes qui ne sont pas protégées. Mais il y a aussi des zones qui ne sont plus chassées comme à proximité du col de Banyuls. Pour la bonne et simple raison que si les chiens passent la frontière, celle-ci étant fermée, les chasseurs doivent faire un long détour pour aller les chercher…”

Cages, battues…

À l’issue de cette réunion, plusieurs actions seront engagées dans les semaines qui viennent, l’installation de cages autour des parcelles cultivées et l’intervention de lieutenants de louveterie au début de l’année en battues administratives pour faire baisser la pression au printemps. “Nous allons aussi travailler avec les associations de chasses locales pour qu’elles chassent ensemble, qu’elles se regroupent… La demande de certains vignerons c’est que nous augmentions les aides pour les dégâts ou les subventions aux installations qui sont plafonnées à 5 000 euros, mais on ne peut pas privilégier un secteur plutôt qu’un autre, même si nous préférons payer 180 000 euros pour les clôtures que 200 000 ou 300 000 euros de dégâts” plaide le directeur de la fédération de la chasse.

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