Assemblée nationale : mais à quoi servent nos “chers” députés ? [par Jean-Paul Pelras]
Dans la nuit de dimanche à lundi, 156 députés ont donc voté pour l’extension du “pass sanitaire”, 60 ont voté contre, 14 se sont abstenus. 347 étaient absents de l’hémicycle. Trois jours plus tôt, lors de la première adoption et avant que le texte soit ”validé” par le Sénat, 339 sur 577 députés n’avaient pas daigné se déplacer. Nous pouvons donc en déduire qu’un législateur sur quatre suffit désormais à faire fonctionner le pays. Sachant que l’Assemblée nationale coûte chaque année, fonctionnement, entretien des locaux, rémunération de 1 200 fonctionnaires et rémunération des parlementaires inclus… 578 millions d’euros à l’État. Précisons, puisque nous en sommes aux petites dépenses diverses et variées, que le Sénat, avec 348 élus, coute pour sa part 342 millions aux Français. Charges pondérées et tous frais confondus, nous pouvons donc considérer que chaque parlementaire coûte, à la louche, un million d’euros par an à la République.
Pas mal pour des gens qui sèchent les séances dans des proportions comparables à celles de l’abstention constatée lors des dernières élections. Car finalement et à bien y regarder, comment ne pas établir un parallèle entre 75 % de Français qui ne se sont pas déplacés pour aller voter et 75 % de députés qui les ont imités en ne se transportant pas sur les bancs de l’Assemblée. Avec cette nuance près : les premiers, contrairement aux seconds, ne sont pas rémunérés pour appuyer sur le bouton.
Consciences…
C’est d’ailleurs sur ce point que nous pouvons nous poser quelques questions, car ceux du Palais Bourbon comme ceux du Palais du Luxembourg ont tout de même “majoritairement” décidé se sanctionner ceux qui ne seront pas équipés du fameux sésame pour aller bosser. Et ce, non pas en licenciant le petit personnel soignant ou accompagnant comme certains en rêvaient à la lisière de leur médiocrité, mais tous simplement en les privant de rémunération.
Ou comment des gens qui ne sont même pas foutus d’honorer leur mandat par leur présence alors qu’ils perçoivent 5 711 euros net par mois (hors avantages et rémunération du collaborateur) ont le pouvoir de mettre sur la paille ceux qui travaillent et qui, contrairement à eux, sont soumis à une véritable obligation de résultats.
Voilà ce que vous ne lirez peut-être pas ailleurs, dans ces journaux subventionnés qui, par confort ou lâcheté, préfèrent s’arranger avec les chiffres et avec la vérité. Reste à savoir comment ceux qui préfèrent les accommodements à l’esprit critique, se débrouilleront avec leur conscience le jour où ils seront obligés de reconnaître qu’un député sur quatre ne suffit plus à faire une République.
Bravo à Monsieur Pelras. Je suis entièrement d’accord avec lui et cette “désinvolture” de nos élus …
Que pouvons-nous faire tous ensemble pour dénoncer et faire cesser cet état de fait?…
Bien cordialement.
Carole Buchmann