Alain Péréa : “Un sacré coup de frein au maquillage de vin étranger”

Le député audois Alain Péréa vient de faire adopter un amendement, dans le cadre du vote de la loi EGALIM en première lecture, rendant obligatoire la mention du pays d’origine sur les étiquettes des bouteilles et autres BIB lorsqu’il peut y avoir confusion. Quelle efficacité ? Il répond aux questions de l’Agri.

Votre amendement concerne-t-il uniquement les étiquettes des produits viticoles dont le packaging peut induire en erreur ?
Oui, car la réglementation européenne ne laisse pas la porte ouverte d’une manière systématique.
Comment va-t-on distinguer les étiquettes qui portent à confusion des autres ?
Une étiquette entièrement écrite en français pour un vin espagnol, par exemple, serait concernée. Toute la législation française est organisée autour de règles comme celle-là. S’il le fallait, un ou deux contentieux permettraient de régler la question. Dans les supermarchés de la frontière, vous ne pouvez pas vous tromper sur l’étiquetage des vins espagnols. Je n’ai rien contre les vins espagnols ! Mais le consommateur ne doit pas être induit en erreur.
Pensez-vous que votre amendement “tiendra le coup” lors de la navette parlementaire ?
Je pense qu’il n’y aura pas de problème. Les collègues de Gironde nous ont soutenus, ceux de Bourgogne n’étaient pas tellement au courant du dossier mais cela ne les a pas choqués. Je ne vois pas un sénateur déposer un amendement de suppression, et encore faudrait-il que les autres le votent.
Pensez-vous que cette mesure suffise à régler le problème de la concurrence entre pays producteurs, au vu des conditions sociales et environnementales différentes ?
Le président des Vignerons Indépendants de l’Aude Jean-Marie Fabre me l’avait dit : le consommateur français n’achète pas de vin étranger… Et c’est vrai. Je l’ai répété dans l’hémicycle. Cet amendement permettra de mettre un sacré coup de frein à ce maquillage de vin étranger. Après, ce n’est pas ça qui va régler tous les problèmes de la viticulture en France. Mais s’il y a des points sur lesquels nous, députés, pouvons aider, autant qu’on le fasse.

Propos recueillis par Fanny Linares

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