ADELFA 66 : efficacité de la lutte contre la grêle par générateurs au sol
Le réseau ADELFA 66 de lutte contre la grêle est basé sur la diffusion par le sol d’iodure d’argent à partir de générateurs. Cela vise à réduire voire supprimer l’impact des grêlons.
C’est désormais validé scientifiquement : si l’ensemencement débute trois heures avant la grêle avec un réseau suffisamment dense, situé dans la zone de développement des orages, alors l’énergie des chutes de grêle les plus violentes est diminuée de 50 %. C’est le cas du réseau ADELFA 66 !
Point de départ : la prévision des orages de grêle
L’ADELFA 66 fait partie du réseau national ANELFA qui regroupe 16 associations départementales ou régionales. L’ANELFA dispose d’un centre technique et s’appuie sur des compétences internes et externes en matière de prévisions météo. Une convention avec le bureau d’étude spécialisé Kéraunos permet aux réseaux sur le terrain de disposer de prévisions d’orages de grêle les plus pointues possibles. Les opérateurs sont prévenus plus de trois heures avant l’arrivée de l‘orage d’un risque de grêle repéré. Pour les Pyrénées-Orientales, nous avons choisi que le réseau soit activé dès détection d’un risque faible.
Réduire la taille des grêlons au cœur des nuages
En condition météo favorable à la grêle, les grêlons peuvent se former sur des impuretés : par exemple des particules d’iodure d’argent. Donc si on provoque artificiellement la formation de grêlons dans les nuages très tôt dans l’épisode orageux, alors on peut espérer que ceux-ci seront de petite taille, tomberont rapidement et auront même le temps de fondre avant d‘atteindre le sol. Le nuage ainsi “purgé” sera rendu inoffensif sur la suite de son parcours. C’est le principe qui fonde la lutte par insémination des nuages par l’iodure d’argent. Pour atteindre le cœur des nuages, la meilleure technique (d’autres ont été utilisées) est la diffusion à partir du sol, grâce à des générateurs disposés stratégiquement sur le territoire, de milliard de noyaux d’iodure d’argent.
Un dispositif simple mais qui nécessite un réseau collectif
Il faut donc réunir plusieurs facteurs pour que la lutte soit efficace :
• Un produit permettant la formation de noyaux glycogènes : le meilleur est l’iodure d’argent. Intégré à de l’acétone, la solution qui est diffusée est par ailleurs complètement neutre pour l’environnement.
• Un appareil pour diffuser : le matériel actuel est simple et rustique. Il ne nécessite pas de source d’énergie et une fois déclenché il marche seul en autonomie (voir photo).
• Un maillage efficace. On vise de disposer d’un générateur tous les 10 km2. Le réseau ADELFA 66 est dense et de bonne qualité selon l’ANELFA : 45 postes sont actifs sur la plaine et le piémont. Les postes sont disposés pour être le plus possible sous les zones de formation d’orages : un poste protège le territoire voisin, plus que le secteur où il se trouve.
• Un groupe de bénévoles gérants de poste : en jour d’alerte il faut allumer manuellement chacun des 45 postes. Pour cela, plus de 150 bénévoles, agriculteurs ou non sont volontaires et sont sollicités par appel automatique pour déclencher le fonctionnement. Les appareils sont faciles d’utilisation et, une fois allumés, sont autonomes.
• Un appui technique et logistique : c’est le rôle de l’ADELFA 66 qui dispose d’un technicien à temps partiel qui assure maintenance, formation des bénévoles, approvisionnement des postes… L’ANELFA assurant également un appui scientifique et fournissant du matériel performant. Il y a plus de 1 000 générateurs en fonctionnement en France appartenant à l’ANELFA.
La campagne 2022 est sur les rails
En 2021, nous n’avons eu que huit jours d’alerte et aucune grêle significative. En moyenne, le dispositif est actif entre 20 et 25 fois par an mais en veille active du 1er avril au 15 octobre. En 2022, le réseau comptera 45 postes, peut-être 46 si on concrétise l’installation d’un générateur supplémentaire en Fenouillèdes. Lors de la dernière assemblée générale, la directrice de l’ANELFA, madame Berthet, a détaillé le maillage de notre réseau et indiqué les zones où il peut être renforcé.
Plus d’informations sur les sites internet ANELFA et KERAUNOS.
Alain Halma
Directeur adjoint – chef de service
Territoires – Eau – Environnement
Chambre d’agriculture des P.-O.