Abattoir de Perpignan : augmentation de la capacité [par Yann Kerveno]

Près de 14 M € seront investis sur le site de l’abattoir de Perpignan pour répondre à la demande.

Le cas de l’abattoir de Perpignan n’est pas banal. Quand, dans la France entière, les petits abattoirs sont fermés les uns après les autres ou font l’objet de tentatives désespérées de remise à flot, l’abattoir de Perpignan est, lui, à l’étroit dans ses murs. Inauguré en 2015, il est depuis deux ans au-delà de la capacité pour laquelle il avait été dessiné et, plus gênant, il était aussi au-delà de son agrément. “Nous sommes un des rares départements de France où l’élevage continue d’intéresser et de se développer” explique Jean-Claude Coulet, éleveur et président de la société d’exploitation de l’abattoir. Y a-t-il alors eu erreur de jugement lors du dimensionnement de l’abattoir ? “Non, nous partions de très bas et le contexte était différent, nous ne pouvions pas prévoir le développement de l’élevage, en particulier de porc et de la vente directe, ces dernières années, ni le développement de Guasch qui représentent 92 % du volume de l’abattoir.” De fait, ces deux dernières années, les tonnages ont atteint plus de 5 000 tonnes, pour un agrément des services de l’État fixé à 4 500 tonnes. De quoi largement faire lever les sourcils de l’administration. “On nous a clairement fait comprendre qu’il fallait faire quelque chose, que nous devions adapter l’outil à cette nouvelle donne” ajoute l’éleveur.

7 000 tonnes

“Ce que nous avons présenté et pour lequel nous avons obtenu les financements, c’est un projet global qui concerne l’ensemble de la filière, de la Coopérative catalane des éleveurs à Guasch, et qui doit nous permettre d’atteindre 6 500 à 7 000 tonnes dans de bonnes conditions, pour les animaux parce que nous, éleveurs, sommes très soucieux du bien-être, mais aussi des salariés de l’abattoir.” Avec en filigrane deux chiffres semblant aux antipodes : le potentiel de consommation de viande du département, estimé à 27 000 tonnes annuelles, et un potentiel de production de… 2 000 tonnes. C’est donc l’ensemble de cette démarche qui fut présentée au préfet des Pyrénées-Orientales, mardi dernier, au cours d’une visite des installations.
Aujourd’hui, le projet d’extension porte sur plusieurs secteurs de l’outil industriel. Il comprend l’agrandissement de la bouverie pour le stockage des animaux, l’amélioration de la chaîne d’abattage des porcs, espèce qui représente l’essentiel de la progression du tonnage attendue ces prochaines années, l’augmentation de la capacité de stockage et de ressuyage pour les carcasses de porcs, mais aussi d’ovins, la création d’une triperie qui permettra de valoriser les abats, l’amélioration de l’aire de lavage de camions… Le montant total de ces investissements a été établi à 3,63 M € dont 1,44 M € est apporté par la puissance publique.

9,46 M € d’investissement chez Guasch

Guasch, de son côté, va en profiter pour déménager son usine de Toulouges dans le prolongement de l’abattoir. L’entreprise va y créer un atelier de 3 000 m2 sur un terrain de 7 400 m2 pour produire des charcuteries cuites ou sèches. Le tout pour un investissement de 9,46 M € (incluant le foncier, le bâtiment et le matériel). Les dossiers de demandes de financements sont déposés ces jours-ci mais une première tranche de travaux est prévue, hors financements publics, pour la construction de quais supplémentaires, l’agrandissement de la zone frigo et le déploiement de nouveaux groupes froids au sein des établissements Guasch, pour un montant supplémentaire de 3,85 M €. De son côté, la Coopérative des éleveurs va engager pour 450 000 euros de dépenses de modernisation pour l’amélioration des centres d’allotement de Perpignan et de Ria, la transition informatique de la coopérative, le développement des outils de communication et l’audit des marques.

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