5G et agriculture : toutes les filières seront concernées [par Thierry Masdéu]
Le déploiement de la technologie 5G (cinquième génération du réseau mobile), allié au réseau fibre optique et du satellitaire, va permettre l’expansion d’équipements dotés d’intelligence artificielle (IA), objets, outils, véhicules, robots, vêtements, prothèses… Qu’ils soient à usage domestiques, de loisirs, professionnels, industriels, environnementaux, scientifiques, médicaux, sécuritaires… Tous les domaines sont concernés, y compris l’agriculture. Bienvenue, ou pas, dans le nouveau monde du tout connecté et des micros ondes, pour tout contrôler.
Les réseaux télécoms s’apprêtent donc à franchir un cap important en évolutions technologiques, dont la 5G ne sera qu’une des composantes. Plus que jamais, assurer en téléphonie mobile une parfaite couverture de tous les territoires en 4G, 4G+ et/ou 5G, est une priorité majeure de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse). Pour pallier aux zones peu ou pas du tout couvertes, dites blanches, en 15 ans sur les territoires de France les quatre opérateurs de téléphonie ont déployé et “allumé”, entre les années 2003 et 2018, près de 600 pylônes. Actions qui se sont nettement accélérées ces deux dernières années, avec plus de 460 pylônes supplémentaires. En 2020 la couverture en 4G représentait 76 % du territoire, contre 45 % en janvier 2018. Pour les P.-O. qui comptent de nombreuses zones blanches, le prévisionnel sur les deux ans à venir fait état de plus de 30 nouvelles implantations autorisées, dont quatre sont déjà en service depuis la fin d’année 2020. Un retard de déploiement de la 4G que l’État souhaite voir régler rapidement en évitant que ce scénario se renouvelle pour la 5G.
En effet, sur plus de 14 000 pylônes autorisés sur l’hexagone pour développer ce nouveau réseau de télécommunication, le département des P.-O. a obtenu l’autorisation de déployer sur 91 sites, antennes ou pylônes 5G. Actuellement trois sont déjà allumés, deux sur la zone de Perpignan (bande des 700 Mhz) et l’autre sur celle d’Argelès (bande des 3,5 Ghz).
À court terme (fin 2024), cette cinquième génération de réseau mobile à très haut débit est censée, selon le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O, désenclaver les communications avec les zones rurales, les revitaliser, pallier à leurs déserts médicaux grâce à la télémédecine, mais aussi développer l’agriculture.
L’intelligence artificielle partout dans les exploitations ?
Bien évidemment, cela impliquera de nouveaux investissements tant sur la téléphonie portable comme pour les équipements agricoles dont certains, dotés d’IA sont déjà expérimentés. Un marché mondial agricole qui selon “Intel”, le géant Nord-américain des puces électroniques, devrait atteindre d’ici 2025 un chiffre d’affaires de près de 20 milliards €. Tracteurs autonomes, irrigations intelligentes, capteurs d’identifications de maladies des plantes, de détections d’intrusions parasitaires, d’analyses permanentes des sols avec ciblages des traitements, calculs du rendement optimal des cultures, surveillances à distance des troupeaux, automatisations des traites par reconnaissances individuelles des animaux, régulations autonomes des serres aux rythmes des conditions climatiques, etc.
À l’apogée de cette “Révolution numérique“ et dans ce bouillonnement du tout connecté, devons-nous craindre une robotisation à outrance des exploitations, des champs et confier décisions et contrôles à l’IA ? Une chose semble désormais certaine, comme le rappelait Albert Einstein “Il est hélas devenu évident aujourd’hui que notre technologie a dépassé notre humanité”.